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Alberto Giacometti, une aventure moderne
Actualités

23 Avril 2019

Affiche de l'exposition
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Inscrites dans l’imaginaire collectif, les sculptures d’Alberto Giacometti, longilignes et fragiles, forment des silhouettes d’hommes et de femmes immobiles ou saisis en mouvement. La présentation de ces chefs-d’œuvre est enrichie de prêts exceptionnels qui dévoilent le parcours artistique sans équivalent de Giacometti : ses premières œuvres influencées par le cubisme, sa passion pour l’Antiquité égyptienne – source d’inspiration et de ressourcement pendant toute sa vie –, sa rencontre avec les surréalistes, sans oublier ses œuvres picturales plus tardives.

Né en 1901 dans les Grisons, actif à Paris pendant toute sa carrière, Alberto Giacometti s’est partagé entre la peinture, la sculpture et le dessin jusqu’à sa mort en 1966. Ses rapprochements avec le cubisme et le surréalisme, son attrait pour les arts antiques et extra-occidentaux, son attachement à la figure humaine font de lui une personnalité à part, mais pleinement inscrite dans les enjeux artistiques du XXe siècle.

Les premières années et le surréalisme – Après des études à l’École des Beaux-Arts de Genève, Giacometti gagne Paris en 1922. Il fréquente l’atelier d’Antoine Bourdelle et s’imprègne du cubisme, qui influence ses premières œuvres. Il se passionne pour la statuaire antique, notamment égyptienne, et les arts africains et océaniens. Les arts extra-occidentaux vont l’aider à renoncer au modelé, aplatir la figure et employer une combinaison de signes pour représenter les traits du visage. Il garde de ces années fondatrices un attrait pour l’histoire de la sculpture mondiale et dessine plus tard, dans les pages des livres de sa bibliothèque, d’innombrables copies d’œuvres célèbres. En 1929, il se fait remarquer des surréalistes et devient leur compagnon de route pendant quelques années. De cette période datent certaines de ses œuvres les plus dérangeantes, comme sorties d’un rêve menaçant : des sculptures évoquant des plateaux de jeux mystérieux et cruels, des « cages » peuplées de figures étranges ou des « objets désagréables » dotés d’une forte connotation sexuelle.

Le retour du modèle – En 1935, Giacometti quitte le mouvement d’André Breton et se retourne vers la figure humaine et le portrait qui demeurent au cœur de ses préoccupations jusqu’à sa mort en 1966. Proches, collectionneurs, intellectuels et personnalités se succèdent dans son atelier. Au fil des années, on compte d’innombrables portraits peints et sculptés de ses proches – son frère Diego, son épouse Annette, sa maîtresse Caroline – et de personnalités telles que Simone de Beauvoir, Marie-Hélène de Noailles ou encore le poète, éditeur et galeriste Jacques Dupin, qui rencontre Giacometti en 1954 et rédige une biographie de l’artiste.

Devant les difficultés de la création, Giacometti, éternellement insatisfait, lutte sans fin avec son matériau. La question de la ressemblance au modèle vivant reste centrale dans ses portraits peints et sculptés. Pour résoudre son incapacité à représenter le modèle tel qu’il le perçoit, il en appelle aux artistes et aux civilisations qui l’ont précédé, et tout particulièrement à la statuaire égyptienne. Plusieurs de ses œuvres emblématiques en portent la marque : l’un des premiers portraits d’Isabel Nicholas, artiste qui fut son amante et son amie, est surmonté dès 1936 d’une coiffe égyptisante ; la posture de certaines femmes debout et d’hommes assis évoque les divinités représentées sur les couvercles de sarcophages ou des scribes accroupis : et le fameux Homme qui marche, vu de profil, montre des similitudes frappantes avec l’écriture hiéroglyphique.

La figure humaine réduite à l’essentiel – Après la Seconde Guerre mondiale, Giacometti développe le modèle de figure qu’on lui connaît. Extrêmement longilignes et fragiles, hommes et femmes immobiles ou saisis en mouvement évoluent, seuls ou en groupe. L’inscription de la figure dans l’espace, fondamentale dans la statuaire et la peinture égyptiennes, est l’enjeu principal d’une série d’œuvres circonscrites par une cage ou regroupées sur un plateau. À la fois ouverte et fermée, la structure enserre un ou plusieurs personnages dans un environnement qui peut évoquer une scène de théâtre, une vitrine, une place ou une clairière. Les Femmes de Venise, créées pour la biennale de Venise en 1956, incarnent cette période où l’homme et la femme sont envisagés comme des paysages : les têtes de hommes sont des pierres, les corps des femmes sont des arbres. Coulés en bronze après la biennale, les plâtres originaux des Femmes de Venise ont été restaurés entre 2015 et 2017 et sont remontrés pour la première fois dans cette configuration.

À la toute fin de sa vie, la commande de pièces monumentales fera de ce fantasme une réalité. Dans les années 1950 et 1960, la peinture fait également apparaître des figures fantomatiques placées dans un espace à mi-chemin entre la vue d’atelier et le monde du rêve, univers parallèle où l’humain se tient tant bien que mal.

Informations pratiques

Lieu : LAM
1 Allée du Musée, 59650 Villeneuve d'Asq (France)
Dates : Jusqu'au 11 juin 2019
Horaires : Accessible du mardi au jeudi de 13h à 18h00, le samedi de 11h à 18h00, le dimanche de 10h à 18h00
Lien : www.musee-lam.fr

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