Photographie, arme de classe interroge le passage d’une iconographie pittoresque de la pauvreté, incarnée par le Paris d’Eugène Atget (1857-1927) vers une prise de conscience sociale du tableau de misère qu’offre la capitale au début des années 1930. Les pratiques spécifiques, tel le photomontage, font l’objet d’une étude particulière avec l’architecte militante Charlotte Perriand (1903-1999) qui a su saisir à l’époque le potentiel de « déflagration » du montage photographique. Les thématiques iconographiques récurrentes de l’image de l’ouvrier à la représentation du collectif en lutte, sans oublier les stratégies de la presse illustrée de gauche (Regards, Vu, Vie ouvrière en Belgique) permettent de compléter une image encore lacunaire de la photographie documentaire et sociale de l’entre-deux-guerres grâce à des découvertes récentes.

Photographie, arme de classe, c’est ainsi que le journaliste Henri Tracol (1909-1997) ouvre son texte manifeste destiné à fédérer la section photographique de l’association des écrivains et artistes révolutionnaires fondée en 1932 à Paris, dans un contexte global de montées des crispations politiques, économiques et sociales. En Belgique c’est Henri Storck, sur la demande de Louis Aragon, qui formera sur cet exemple l’association révolutionnaire culturelle (A.R.C.).

Lieu : Musée de la Photographie
11 avenue Paul Pastur, 6032 Charleroi (Belgique)
Dates : Jusqu'au 19 janvier 2020
Horaires : Accessible du mardi au dimanche de 10h à 18h00
Lien : www.museephoto.be