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Art en général - Histoire générale - Monde - Muséologie Arnaud Quertinmont Une scénographie de la Chrétienté et de l'Islam Un pont entre les cultures et les civilisations
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Reporticle : 40 Version : 1 Rédaction : 01/12/2012 Publication : 10/12/2012

Une scénographie de la Chrétienté et de l’Islam

Musée royal de Mariemont
Photo Michel LechienFermer
Musée royal de Mariemont

Voici déjà trois ans que le Musée royal de Mariemont a entrepris une rénovation complète des salles consacrées aux antiquités méditerranéennes et extrême-orientales. À l’aube de 2013, les trésors des civilisations antiques d’Égypte, de Grèce, de Chypre et d’Italie préromaine seront magnifiés au sein d’une nouvelle scénographie ambitieuse. Cet évènement d’envergure est une excellente occasion de revenir sur l’histoire scénographique de quelques objets issus de la chrétienté orientale, du judaïsme et de l’Islam et à nouveau présentés depuis 2009 au public.

Raoul Warocqué
Photo Michel LechienFermer
Raoul Warocqué

Le Musée royal de Mariemont doit son existence à Raoul Warocqué (1870-1917). Dernier descendant d’une riche famille d’industriels, il fait partie de ces grands collectionneurs de la fin du 19e – début du 20e siècle qui prônent une culture accessible au plus grand nombre. Il ouvre d’ailleurs régulièrement les portes de son domaine au public. Sans héritier, il lègue son parc, son château et ses collections à l’État belge pour qu’ils deviennent un musée public. Celui-ci ouvrira officiellement ses portes en 1920. Bien qu’intéressé par les grandes civilisations, Raoul Warocqué ne manifeste que peu d’intérêt pour l’Orient (1). Des objets qu’il acquit, nous retiendrons, notamment, un barillet de fondation de Nabuchodonosor II (inv. B.139) un clou de fondation de Gudea (inv. B.139), un sarcophage en plomb provenant de Tyr (inv. B.509) ainsi qu’un lot de petits bronzes de moindre intérêt. Son attention se porte plutôt sur les arts du métal en terre d’Islam ainsi que sur les armes comme le confirme la trentaine de pièces de vaisselle islamique, principalement en cuivre, les quelques écritoires portatives et les armes présentes à Mariemont. Ces collections ne trouvèrent cependant jamais réellement leur place dans le château, et furent exposées dans des salles aussi diverses que celles présentant les curiosités, les bijoux et émaux ou encore dans une galerie présentant des objets ramenés de voyages et autres cadeaux « ethnographiques ».

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    C’est à Paul Faider, conservateur du château-musée de 1934 à 1940, que l’on doit les principaux transferts de pièces et les nouveaux assemblages scénographiques. En effet, comme il l’écrit lui-même en 1939, «  le château de Mariemont […] a subi […] des rajeunissements et des aménagements [qui] ont eu pour effet de transformer en un musée proprement dit, ce qui se présentait jusque là comme une collection particulière »  (2). Dès lors, « les vitrines s’allègent des œuvres fausses, douteuses ou simplement médiocres, qui sont reléguées dans les réserves »  (3) et la collection est divisée en trois départements principaux, Antiquité (Europe et Proche-Orient), Extrême-Orient et Céramiques européennes, auxquels il faut ajouter la Bibliothèque.

    Les quelques objets proche-orientaux datant de l’Antiquité sont rassemblés dans l’aile du château contenant les antiquités méditerranéennes et sont régulièrement scénographiés au fil des acquisitions plus récentes. Les pièces liées aux arts de l’Islam pâtissent de ces nouveaux aménagements et sont d’emblée reléguées dans les réserves du château-musée. Un objet cependant, conserve une place dans les collections. Il est repris dans l’inventaire de succession, dressé à la mort de Raoul Warocqué (inv. III.G.76B) et est identifié comme un « Disque sur hampe décoré par un médaillon contenant la Vierge et l’Enfant Jésus ». Mal identifié, il s’agit en réalité d’un flabellum provenant d’Égypte (4). Il est plus que vraisemblable que cette pièce ait été présentée avec les objets liturgiques chrétiens occidentaux dans la salle des dinanderies et des ivoires (5) avant d’être déplacée dans une salle consacrée au Moyen Âge et à la Renaissance (6). Celle-ci disparaît à la veille de la Seconde Guerre Mondiale et l’objet est rangé dans les réserves.

    Germaine Faider-Feytmans dirige le château-musée dès la mort de son époux jusqu’en 1968. Elle n’a de cesse de poursuivre les réaménagements de son prédécesseur, de développer les recherches archéologiques et scientifiques du musée mais également d’acquérir de nouveaux objets pour accroître les collections. Dans ce domaine, elle s’intéresse tout particulièrement aux points de rencontre entre les différentes civilisations et à la façon dont elles se sont mutuellement influencées. C’est d’ailleurs pour cette raison que de nombreux objets provenant d’Orient sont achetés. En témoigne, les bronzes provenant du Luristan et des civilisations des steppes. Il faut également mentionner au moins quatre céramiques provenant de Nichapour et de Gorgan, en Iran (7). Si les objets antiques trouvent immédiatement place dans les vitrines, les pièces islamiques rejoignent les réserves dans l’attente d’une nouvelle scénographie.

    Salle A, vers 1978
    Photo Michel LechienFermer
    Salle A, vers 1978

    Le musée actuel fut construit sur les ruines du château, qui fut ravagé par un terrible incendie le jour de Noël 1960. Les travaux de construction permettent de repenser la présentation de l’ensemble des collections de façon à la moderniser et à répondre pleinement aux missions essentielles que sont celles d’un musée. C’est à Germaine Faider-Feytmans et Guy Donnay, futur directeur de l’institution, que l’on doit cette réflexion ainsi que sa mise en œuvre. À la réouverture du musée en 1975, les civilisations méditerranéennes et extrême-orientales sont scénographiquement mises en dialogue au sein du premier étage. Quelques vitrines sont alors aménagées dans le but de présenter des pièces issues de l’Antiquité orientale tardive qui témoignent de la fin du paganisme et des débuts de l’ère chrétienne.

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      Vitrine consacrée à l’Orient islamique, vers 1989
      Musée royal de MariemontFermer
      Vitrine consacrée à l’Orient islamique
      Vitrine consacrée à l’Orient islamique, vers 1989
      Musée royal de MariemontFermer
      Vitrine consacrée à l’Orient islamique

      Comme le souligne Claire Derriks, alors responsable des collections égyptiennes et proche-orientales, l’un des grands absents de ce redéploiement des collections semble bien avoir été l’art en terre d’Islam (8). Les acquisitions de céramiques islamiques s’étant poursuivies, quelques tentatives de présentation de ces pièces eurent lieu fin des années 1980. Cependant le discours qu’elles incitent ne trouve que difficilement un écho dans la scénographie de l’époque et elles restent à l’écart, comme l’était la vaisselle métallique du temps de Raoul Warocqué. Une scénographie comparative implique d’avoir suffisamment de pièces à mettre en parallèle, et ce notamment, dans les grandes périodes de transitions historiques. Cette volonté comparative n’était pas ce que recherchait Raoul Warocqué et cela se faisait parfois cruellement ressentir. Les travaux de désamiantage du bâtiment (de 1991 à 1993) offrent l’opportunité de redéfinir la présentation des collections afin de pouvoir exposer de nouvelles acquisitions. C’est à cette occasion qu’il est décidé de scinder le parcours en deux niveaux : le premier concerne le bassin méditerranéen antique qui prend place dans deux salles et demie (A, B et C) tandis que l’Asie occupe la salle et demi restante (C et D)  (9). Le visiteur peut dès lors plus aisément se retrouver dans ces deux pôles qui conservent une présentation à la fois chronologique et thématique. L’Antiquité tardive prend donc tout naturellement place dans la salle C, où trois vitrines présentent la fin de l’Empire romain et l’Orient chrétien, l’Égypte copte et l’Islam. Elles soulignent cependant assez rapidement la difficulté de faire dialoguer ces objets, parfois contemporains les uns des autres et témoins de ce monde en mutation qu’est l’Orient du premier millénaire de notre ère.

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        C’est en 2009 que le Musée royal de Mariemont entreprend une rénovation en profondeur des salles du premier étage, salles qui abritent certaines de ses collections les plus illustres. Malgré les transformations et dans le souci de continuer à accueillir le public, il est décidé de procéder en deux temps. La première phase est consacrée à redéployer les collections issues de l’Extrême-Orient, des provinces impériales romaines, et de l’Orient judaïque, chrétien et islamique. La seconde phase, qui sera achevée au début de l’année 2013, sera consacrée aux civilisations anciennes de l’Égypte, de la Grèce, de Chypre et de l’Italie préromaine. Le projet architectural du Musée fut relu et la présentation des objets et des vitrines repensée. Celles-ci sont à présent détachées des murs de façon à occuper la totalité de l’espace des salles du premier étage. Les quatre face vitrées de ces vitrines permettent au visiteur de tourner autour sans privilégier aucun des côtés et en montrant les objets sous différents angles, parfois singuliers, parfois plus personnels.

        Vitrine consacrée à l’Orient judéo-chrétien, vers 2009
        Musée royal de MariemontFermer
        Vitrine consacrée à l’Orient judéo-chrétien
        Lustre de synagogue, bronze, Galilée, 5e-6e siècle, inv. B.231
        Photo Michel LechienFermer
        Lustre de synagogue
        Vitrine consacrée à l’Orient judéo-chrétien, vers 2009
        Musée royal de MariemontFermer
        Vitrine consacrée à l’Orient judéo-chrétien

        C’est ainsi que la vitrine consacrée au judaïsme et à l’Orient chrétien présente un lustre de synagogue (polycandelon) daté des 5e-6e siècles de notre ère et provenant de Kefar Hananyah en Galilée (inv. B.321)  (10). D’une hauteur de 58 cm et d’un diamètre de 51 cm, cette couronne de lumière est suspendue à l’aide de trois chaines de bronze. Douze orifices circulaires destinés à accueillir des cupules de verre remplies d’huile et dans lesquelles baignent des mèches rythment la surface de l’objet sur laquelle se déroule une inscription en écriture hébraïque. Le texte, dont la traduction est « Ce polycandelon … [offert] au lieu sacré [la synagogue] de Kefar Hananyah. Qu’ils soient dans les mémoires pour toujours. Amen, selah, shalom ptp t », est accompagné de deux menorah (chandeliers à sept branches) encadrés par un lulav (une branche de palmier, de myrte et de saule nouées ensemble) et un shofar (corne de bélier servant d’instrument de musique). Ces trois symboles sont fréquemment représentés sur des objets et renvoient à la religion judaïque, la menorah et le shofar étant utilisés dans le culte et le lulav durant la fête de Souccot (Fête des Cabanes). Sa situation, proche d’un sarcophage en plomb (inv. B.214) provenant de Tyr (Syrie), datant du 4e siècle de notre ère et décoré de motifs hellénistiques, permet d’effleurer la richesse culturelle du monde proche-oriental de cette époque ainsi que la survivance de motifs païens. L’autre face de la vitrine présente la Chrétienté orientale par le biais de deux objets en bronze, une lampe à huile du 2e siècle (inv. B.213) et une main votive des 6e-7e siècles (inv. B.308), sur lesquels sont gravés l’alpha et l’oméga, symboles de l'omniprésence et de l’omnipotence de Dieu. La main, d’une hauteur de 25,7 cm de haut, fut découverte à Makr, à proximité de Saint-Jean-d’Acre. L’auriculaire et l’annulaire sont repliés tandis que les trois autres doigts élèvent une sphère surmontée d’une croix pattée. Sur la branche verticale de celle-ci est gravée une invocation à Saint Georges.

        Flabellum, bronze, Égypte, 1202-1203, inv. III.G.76B
        Photo Michel LechienFermer
        Flabellum
        Flabellum (détail), bronze, Égypte, 1202-1203, inv. III.G.76B
        Photo Michel LechienFermer
        Flabellum (détail)

        L’objet le plus remarquable est un flabellum (éventail mentionné plus haut) datant de 1202-1203 et provenant d’Égypte (inv. III.G.76B)  (11). D’une hauteur de 65 cm et d’un diamètre de 46,7 cm, il se présente sous la forme d’un disque de bronze orné d’un médaillon central. Le pourtour de la pièce, qui comporte une inscription, est régulièrement percé, de façon à pouvoir y fixer des plumes, du textile ou des bandes de vélin. La base est insérée dans une douille qui permettait à un bâton de bois de s’emmancher et à l’objet d’être porté. Le médaillon central présente une Vierge à l’Enfant sur un trône, variante de l’Hodegretia, Celle qui montre le chemin, dont l’iconographie était très populaire en Syrie et en Mésopotamie. L’arrière-plan est décoré de rinceaux fleuris dont se détachent deux anges qui touchent le nimbe de la Vierge. Une inscription en syriaque, présente dans le médaillon, invoque la Vierge « Mère de Dieu. Assiste-moi dans ma prière ». L’inscription du pourtour, également en syriaque, se dégage en relief sur une bande décorée de rinceaux fleuris. Le texte nous informe quant à la nature de l’objet : « À la gloire et en l’honneur de la Trinité sainte et consubstantielle, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, ces merouhe ont été faits pour le monastère de la maison de la Théotokos, Mart(y) Mariam, dans le désert de Scété, l’an 1514 des Grecs ».

        Cet éventail ou merouha (merouhe au pluriel) est généralement utilisé par paire au cours des rites de l’Église orientale. Si son but premier est d’écarter les insectes du calice de l’Eucharistie, il prend rapidement une autre symbolique et joue, notamment, un rôle précis lors des processions et dans l’ordination des diacres. C’est donc bien d’une paire dont il est question dans le texte, expliquant ainsi l’emploi du pluriel. Le « monastère de la maison de la Théotokos [la Mère de Dieu], Mart(y) Mariam [Notre Dame Marie], dans le désert de Scété » renvoie assurément à l’Église de la Sainte-Vierge du monastère de Deir el-Souriani dans le Ouadi Natroun en Égypte.

        Une étude plus poussée de l’objet permet de retracer partiellement son histoire. L’iconographie de la Vierge à l’Enfant renvoie vers un type populaire en Syrie et en Mésopotamie. En outre, le style de la figure témoigne d’influences islamiques, notamment dans le traitement des visages, des coiffures et dans le modèle du trône sur laquelle siège la Mère de Dieu. Le motif même est chrétien mais placé dans un décor de style islamique. La langue employée, le syriaque, est également un indicateur géographique. Tout comme la date, donnée selon l’ère des Séleucides, ces rois grecs qui du 3e au 1er siècle gouvernent un territoire allant de la Syrie à l’Iran. Autant d’indices qui tendent à démontrer que le graveur devait être un chrétien originaire du Nord de la Mésopotamie.

        Vitrine consacrée à la céramique islamique, vers 2009
        Musée royal de MariemontFermer
        Vitrine consacrée à la céramique islamique

        L’histoire du monastère de Deir el-Souriani indique que, s’il a été fondé au 6e siècle, il fut occupé dès le 9e siècle et pendant près d’un millénaire par des moines de langue syriaque venus sur place à l’instigation de riches marchands de Fostat (une partie du Vieux Caire actuel). Dans les archives du monastère, on trouve également mention d’un certain Zakhe, un moine syrien du monastère de Deir Mar Mattai (Saint Mathieu) près de Mossoul (Irak actuelle), qui serait venu à Deir el-Souriani pour y copier une collection de l’histoire des Saints et des Martyrs et ce, à une date proche de la création du flabellum. Le monastère de Saint Mathieu, à Mossoul, était l’un des grands centres d’érudition et du pouvoir ecclésiastique durant le 13e siècle. De nombreux moines en sont d’ailleurs partis pour Ouadi Natroun, emportant avec eux des manuscrits dans le but d’enrichir la bibliothèque du monastère égyptien. Il est plus que vraisemblable que l’un d’entre eux ait également emporté le flabellum de Mariemont. Outre son histoire passionnante, cet objet qui présente un décor chrétien influencé par des éléments islamiques est un excellent témoin de la cohabitation artistique de cette période. Il permet de faire la liaison avec la troisième vitrine, consacrée à la céramique islamique.

        Coupe, bronze, Iran, 11e siècle, inv. Ac.4596.A
        Photo Michel LechienFermer
        Coupe

        C’est à Germaine Faider-Feytmans que l’on doit les premières acquisitions de céramiques islamiques, provenant essentiellement d’Iran et en particulier des grands centres artistiques abbassides (8e-13e siècles) que sont Nichapour et Gorgan (12). On doit aux artisans de cette période l’invention de nouveaux procédés de fabrication ainsi que de nouvelles techniques de décors. Parmi les plus notables, l’adoption de pâte siliceuse, peut-être pour concurrencer les importations de céramiques chinoises (13) comme pourrait en témoigner une coupe (Ac.4596.A) provenant de Rhagès (Iran) datée des 12e-13e siècles et dont la forme se rapproche de certains bols à thé de la dynastie chinoise des Song du Nord (960-1125)  (14). Les influences ne sont cependant pas à sens unique comme en témoignent certains objets datés de la dynastie des Tang (618-907). En effet, ces deux mondes, arabo-musulmans et chinois, ne sont pas hermétiques l’un à l’autre. Nichapour ne se situe-t-elle d’ailleurs pas sur la légendaire route de la soie, faisant la jonction entre ces deux civilisations ?

        Coupe, bronze, Iran, 9e-10e siècle, inv. Ac.64/107
        Photo Michel LechienFermer
        Coupe

        Il est également intéressant de rapprocher, visuellement du moins, les céramiques à glaçures plombifères, comme le plat à décor incisé et jaspé de 48 cm de diamètre et 16 cm de hauteur, daté des 9e-10e siècles provenant de Nichapour (Ac.64/107), des sancai Tang. En effet, bien qu’il n’existe apparemment aucun lien en termes d’influences entre ces pièces, un parallèle esthétique existe manifestement. Cela peut d’ailleurs être observé dans une vitrine consacrée aux céramiques de la dynastie des Tang présentée non loin de celle des céramiques islamiques.

        Céramique asiatique, salle D
        Photo Michel LechienFermer
        Céramique asiatique

        Les céramiques à pâtes argileuses ou siliceuses, les glaçures plombifères ou alcalines ainsi que la variété des décors des pièces présentées dans ces vitrines en font un excellent relais vers le monde sinisé et en particulier envers les nombreuses céramiques de formes et de décors variés mais toujours d’une grande qualité présentée dans la dernière salle du premier étage du musée. Ces différentes pièces, dont la scénographie ne fut pas toujours aisée, invitent au voyage et démontrent à quel point l’Orient est riche en mutation durant le premier millénaire. Grâce à la transparence des vitrines choisies, ces objets issus des trois Religions du Livre sont en dialogues et s’ouvrent sur les collections de céramiques chinoises. Ils permettent ainsi que faire un pont entre ces différentes cultures qui semblent si différentes mais qui pourtant sont contemporaines se rencontrent et s’influencent régulièrement dans le domaine artistique.

        Ce réaménagement est également l’occasion de nous interroger sur les solutions pédagogiques à mettre en place au sein des vitrines ou en liaison avec celles-ci. Il s’agit également de pouvoir fournir une information de qualité et de développer des activités spécifiques pour les publics déficients et handicapés. Une scénographie succède à une autre, gageons qu’elle ne sera pas la dernière.

        Notes

        NuméroNote
        1Par le terme « Orient » nous entendons le Maghreb ainsi que le Proche et Moyen Orient.
        2 Faider P., « Le Musée de Mariemont », in Revue belge d’Archéologie et d’histoire de l’art, t. IX, 1939, p. 269.
        3 Donnay G. (dir.), Les Cahiers de Mariemont, n° spécial 8 octobre 1975, p. 27
        4 Cf. infra.
        5[Faider P.], Mariemont, le Château, les Collections, le Parc. Guide sommaire illustré, Gembloux, 1935, p. 38.
        6[Id.], Mariemont, le Château, les Collections, le Parc. Guide sommaire illustré, Gembloux, 1937, p. 54.
        7 Il s’agit des n° Ac.64/61, Ac.64/89, Ac.64/107 et Ac.67/3
        8 Derriks Cl., « Activités de la sous-section Égypte et Proche-Orient de 1975 à 1985 », Les Cahiers de Mariemont, t. 18-19, 1991, p. 77.
        9 Note de service de A. Verbanck, C. Noppe et M.-C. Bruwier (pour Cl. Derriks) du 11 janvier 1991.
        10 Massar N., « Lustre de synagogue », in Trésors de Mariemont : collection Raoul Warocqué, Morlanwelz, 2007, p. 84-85.
        11 Massar N., « Lustre de synagogue », in Trésors de Mariemont : collection Raoul Warocqué, Morlanwelz, 2007, p. 92-93 ; Schulz R., « Flabellum », in Derricks et Delvaux L. (éd.), Antiquités égyptiennes au Musée royal de Mariemont, Morlanwelz, 2009, p. 422-424.
        12 Derriks Cl, Halsberghe L. et Ziari F., « Conservation-restauration de céramiques du Proche et Moyen-Orient », in Cahiers de Mariemont, t. 30-31, Morlanwelz, 2003, p. 73.
        13 Nous souhaiterions remercier C. Noppe, responsable de la section Extrême-Orient du Musée royal de Mariemont pour son aide quant à la céramique chinoise.
        14 Derriks Cl, Halsberghe L. et Ziari F., op. cit., p. 78.