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Gravure - Peinture - Moyen Age - France - Histoire de l'art Didier Martens De l'art du réemploi au XIIe siècle Deux images de Notre-Dame de Liesse éditées à Paris par Jean Messager
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Reporticle : 212 Version : 1 Rédaction : 01/02/2017 Publication : 02/11/2017
Résumé
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Résumé

Peu de gens connaissent encore la petite localité de Liesse, située dans le département français de l’Aisne, à quelque cent cinquante kilomètres de Paris. Pourtant, jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, il s’agissait de l’un des lieux de pèlerinage les plus populaires du Royaume de France. La population y accourrait pour vénérer une Vierge noire, sans doute d’époque romane, une statue hiératique à laquelle la tradition attribuait d’innombrables miracles. Le pèlerinage a donné lieu à la publication de gravures que le public dévot pouvait emporter en souvenir. L’une d’elles, publiée à Paris dans les premières années du XVIIe siècle, est censée représenter, comme l’indique le texte de la légende, « Nostre Dame de Liesse ». En réalité, la Vierge à l’Enfant reproduite sur cette image n’est nullement celle qui était vénérée à Liesse, mais une composition dont on peut attribuer la paternité au grand peintre anversois Quentin Metsys. Comment peut-on expliquer le mécanisme de substitution qui a conduit un éditeur parisien à remplacer l’effigie miraculeuse par un tableau de Primitif flamand remontant aux années 1490-1500 ? Le présent article, dû à Didier Martens, professeur d’Histoire de l’Art à l’Université libre de Bruxelles, tente de répondre à cette question, en mettant en évidence le conflit fondamental entre esthétique et dévotion suscité par les Vierges noires à l’aube du XVIIe siècle.