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Peinture - Epoque contemporaine - Belgique - Histoire de l'art Emilie Berger Jean Delville et l’enjeu du « monumental » Du concept aux placements
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Reporticle : 134 Version : 1 Rédaction : 01/05/2015 Publication : 05/06/2015
Résumé
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Résumé

Au tournant du XXe siècle et jusqu’à la fin de sa carrière, le peintre symboliste Jean Delville (1867-1953) va placer l’art monumental au coeur des ses préoccupations artistiques. Plus qu’un type de production, la réalisation d’œuvres de grands formats aux thèmes idéistes et destinées à l’espace public est envisagée par l’artiste comme le moyen par excellence d’accomplir le rôle « d’élévateur spirituel des foules » qu’il assigne au créateur dans ses écrits théoriques. Sous la plume de Delville, la fonction sociale et spirituelle de la production picturale se fait la condition même de son statut d’œuvre d’art. Obtenir des commandes et placer ses réalisations dans l’espace public devient dès lors un enjeu de taille puisqu’il s’agit de concrétiser la seule façon légitime à ses yeux d’être artiste. Par le biais de l’histoire des tentatives de placements ou des placements effectifs de plusieurs de ses œuvres, cet article tente de mettre en exergue les moyens par lesquels le peintre a promulgué son projet d’un « grand art » idéaliste et public : l’exposition d’esquisses au sein des Salons triennaux, la fondation d’une société - la « Société de l’art monumental » -, la mobilisation de contacts institutionnels en sont des éléments clés. Une attention particulière est portée à Prométhée, l’Homme Dieu, aux mosaïques de l’hémicycle du Cinquantenaire ainsi qu’à l’ensemble décoratif et aux œuvres ornant le Palais de justice. Ces peintures monumentales, encore visibles dans nos lieux de vie, sont les aboutissements de ce projet atypique qui, né en symbiose avec les courants ésotériques de la fin-de-siècle, connut un dernier regain dans le contexte du pacifisme international d’après guerre.