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Estampe - Peinture - Epoque contemporaine - Belgique - Histoire de l'art Manfred Sellink, Catherine De Braekeleer La quête de l’image L’œuvre graphique de Luc Tuymans
Amateur
Reporticle : 121 Version : 1 Rédaction : 01/02/2015 Publication : 25/02/2015

Avant-propos

Interview de Luc Tuymans par Catherine de Braekeleer

Si les peintures de Luc Tuymans ont déjà fait l’objet de multiples manifestations et rétrospectives à travers le monde, son œuvre imprimé reste actuellement encore trop méconnu car le musée communal de La Haye, aux Pays-Bas, est le seul lieu muséal à lui avoir consacré une importante exposition en 2012. Et pourtant, depuis la fin des années 1980, Luc Tuymans s’est adonné avec passion à l’exploration de l’estampe. Avec la complicité de maîtres imprimeurs, en particulier Roger Vandaele qui fut présent dès le début de ce nouveau champ d’expérimentation, l’artiste développa une intarissable curiosité pour toutes les techniques d’impression. De même, il multiplia les recherches en matière de support et de cadrage. Le Centre de la Gravure et de l’Image imprimée, institution totalement vouée à l’estampe contemporaine, ne pouvait donc que se réjouir de l’opportunité qui lui fut donnée de mettre en lumière les nombreuses facettes de ce domaine particulier de l’art de Luc Tuymans.

L’artiste est fasciné par le monde des images – toutes les images, des plus banales aux plus complexes, des plus triviales aux plus remarquables. Qu’elles soient préexistantes ou réalisées par lui-même, à partir de polaroïds notamment, Luc Tuymans s’attache à les réduire jusqu’à n’être plus que la trace ou la mémoire d’elles-mêmes. Il les ausculte du regard, les fige dans le temps pour en extraire une vision archétypale. Entre sujet et objet, l’artiste nous oblige à poser chaque fois un regard différent sur la pièce qu’il nous donne à voir, à suspendre nos jugements et nos émotions pour reconsidérer nos référents. La suspension du regard et du temps est au cœur de la démarche de Luc Tuymans et renvoie au titre, Suspended, qu’il souhaita donner à l’exposition. Son aptitude à arrêter le temps devait inévitablement le conduire à plonger dans le monde de l’estampe, dont la complexité de mise en œuvre autant que l’obligation de passer par le transfert, s’inscrit dans la durée. Son œuvre imprimé recèle également son attrait pour la démultiplication du motif et pour sa mise en abyme : dans un jeu de résonances, chaque image en contient une autre, se métamorphose ou se révèle, selon le point de vue. L’œuvre éponyme du titre de l’exposition, que l’artiste conçut en peinture et réinterpréta en sérigraphie, est révélatrice de cette double démarche : elle nous montre trois personnages dialoguant près d’une piscine dans un environnement bucolique.

Il s’agit néanmoins d’objets miniatures, des accessoires de trains électriques produits et commercialisés par une marque allemande alors que l’Allemagne traversait une des périodes les plus sombres de son histoire. Intemporelles et pourtant marquées par leur époque, méditatives et pourtant bien souvent politiques, personnelles et pourtant universelles, les œuvres (et particulièrement les estampes) de Luc Tuymans, nous livrent une autre vision du monde, nous donnent à repenser le monde, au-delà du sujet et de sa représentation.

L’exposition Suspended n’aurait pu voir le jour sans la généreuse collaboration de l’artiste. Il me revient de le remercier très vivement ainsi que l’éditeur Peter Ruyffelaere qui nous proposa d’éditer une version française du catalogue raisonné de l’artiste, accompagnée, qui plus est, d’un tirage de tête, Surrender, conçu par Luc Tuymans à l’occasion de cette manifestation à La Louvière. Je tiens également à remercier Bart De Baere, directeur du MHKA pour le prêt de nombreuses estampes, donnant ainsi à cette exposition un caractère exhaustif. Enfin, j’adresse mes remerciements à Yves Vasseur, commissaire de la Fondation Mons 2015, pour son soutien à notre exposition.


Catherine de Braekeleer, Directrice du Centre de la Gravure et de l’Image imprimée.

La quête de l’image : l’œuvre graphique de Luc Tuymans

Bien que Luc Tuymans soit surtout connu comme peintre, il s’est toujours consacré intensivement à l’art graphique, qu’il considère comme une part essentielle de son œuvre. Pour comprendre le processus complexe associé à la réalisation de son œuvre graphique, il faut d’abord se pencher sur ce qui en constitue le fondement : la quête et le traitement des images.

Pour Tuymans, la préparation d’un tableau ou d’une œuvre graphique commence par l’obtention d’images-sources : une capture d’écran d’ordinateur, par exemple, ou une photo prise avec un téléphone mobile ou un appareil Polaroid. Il réunit ainsi un stock d’images – comparables aux anciennes études d’atelier dessinées – qui sont « gelées » pour être ultérieurement étudiées, utilisées et recyclées par l’artiste, lequel peut alors affiner son choix de sujet. Tout ce qui est passager et insaisissable est ainsi fixé : le mouvement de l’océan, le tremblotement des images télévisées ou les photos de presse lourdes de signification. Dans sa recherche de la « bonne » image, Tuymans emprunte parfois des voies inattendues, comme dans la série Drum Set (cat. 30-31), datant de 2003. Il a commencé par fabriquer une maquette de batterie en papier, dont il a pris une série de photos polaroid. À partir de ces clichés, il a ensuite créé un tableau, pour passer ultérieurement, après d’autres polaroids de la batterie et du tableau, à deux séries de monotypes, cette fois basés sur le tableau, mais sans être conçus comme des copies de celui-ci. Les nombreuses étapes intermédiaires franchies grâce à des polaroids qui constituent, par définition, des éléments de travail inachevés exercent une influence cruciale sur les choix de Tuymans en matière de composition, de cadrage et de coloris – choix qui diffèrent en fonction du médium et de la technique, même si l’image-source est la même. Grâce à toutes ces étapes intermédiaires dans différents médiums, Tuymans crée sciemment une distance entre le motif d’origine et le résultat final.

Fig. 1 – Études en couleurs pour Untitled (The Rumour) par Roger Vandaele, archives V-editie.
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Fig. 1 – Études en couleurs pour Untitled (The Rumour) par Roger Vandaele, archives V-editie.

Cette distance est d’autant plus marquée qu’à chaque étape les sources visuelles sont retravaillées dans une plus ou moins large mesure. Souvent, l’artiste exploite simultanément différentes techniques, utilisant à cette fin plusieurs variantes d’une même image. Ainsi, les gouaches d’une cité utopique, jamais édifiée, constituent le point de départ d’une série de tableaux et d’un portfolio de trois sérigraphies sur pvc, Transitions (cat. 55), de 2008. Or, ces gouaches sont elles-mêmes basées sur des captures d’écran d’un documentaire télévisé relatif à un projet urbanistique de Walt Disney baptisé EPCOT (Experimental Prototype Community of Tomorrow). Parfois, il faut des années pour que Tuymans tire une image de ses archives pour la réutiliser comme source d’un tableau ou d’une estampe, quitte à l’oublier à nouveau pour la ressortir beaucoup plus tard et la retravailler dans un autre contexte et selon une autre technique. Ainsi, une photo polaroid d’une figurine de Noël a servi de base au tableau Angel en 1992, à la lithographie homonyme en 2004 (cat. 38) et à une peinture murale au Concertgebouw de Bruges en 2012, chacune de ces trois œuvres ayant un caractère, un effet et une signification propres. En 2005, Tuymans s’est rabattu sur une série de polaroids existante pour convertir un tableau de la côte belge en une sérigraphie intitulée Shore (cat. 43). Satisfait du résultat – l’estampe avait acquis un format vertical au lieu d’horizontal – et convaincu que le sujet était en accord avec l’objectif, il a réalisé six ans plus tard, dans la même mouvance, un nouveau tableau, dont il a fait don pour une récolte de fonds au profit des victimes du tsunami au Japon, en 2011.

Fig. 2 – Luc TUYMANS, Orchid, sérigraphie, 73,5 x 56 cm, 2013.
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Fig. 2 – Luc TUYMANS, Orchid, sérigraphie, 73,5 x 56 cm, 2013.

Tuymans ne cesse de remettre en question son œuvre et ses méthodes. Par ailleurs, il est constamment en quête de nouvelles sources d’inspiration pour retravailler ses œuvres et motifs existants. La manière dont son langage visuel se traduit en techniques graphiques témoigne de sa volonté d’ancrer ses œuvres dans l’histoire des arts graphiques, qui n’a pas de secret pour lui. Beaucoup d’artistes graphiques ont réagi à la multiplication des techniques d’impression, entamée dans la seconde moitié du xve siècle, en s’attachant à une technique particulière – gravure sur cuivre, eau-forte, gravure sur bois ou mezzotinte. Mais les véritables peintres-graveurs n’étaient pas légion. Cette appellation désignait, dès la fin du xviiie siècle, des artistes qui se consacraient tant à la peinture qu’aux arts graphiques, comme Albrecht Dürer, Rembrandt et Francisco de Goya, imbattables sur les deux terrains. À partir de la fin du xixe siècle, et surtout dans la seconde moitié du xxe siècle, une importante évolution se produisit : la redécouverte de l’art graphique en tant que technique artistique. Les estampes pouvaient en effet être imprimées à petit tirage et diffusées beaucoup plus facilement que les sculptures et les tableaux. Tuymans est un des nombreux artistes influents, parmi lesquels David Hockney, Robert Rauschenberg, Andy Warhol, Louise Bourgeois et Georg Baselitz, qui ont produit depuis les années 1950, par les techniques les plus variées, une œuvre graphique aussi vaste qu’importante.

Comme peintre et dessinateur, Tuymans a une prédilection pour l’intime et l’incertain, et sa méthode de travail pourrait être décrite comme rapide mais intense. Il est né en 1958, à une époque où, aux États-Unis et en Europe, des maisons d’édition d’estampes comme Gemini G.E.L., Universal Limited Art Editions et Editions Copenhagen voyaient le jour. Lui-même a découvert les techniques d’impression à l’académie des beaux-arts dans les années 1970, mais, à l’époque, ses préférences allaient à la photographie et au cinéma. À la fin des années 1980, alors que ses tableaux lui avaient déjà valu une certaine reconnaissance, il s’est intéressé aux techniques graphiques, comme extension de sa méthode de travail. Les nouvelles possibilités ainsi développées s’inscrivaient, à tous égards, dans la ligne de l’évolution antérieure de son œuvre.

Fig. 3 – Luc TUYMANS, Peaches & Technicolor (2), sérigraphie, 76 x 56 cm, 2013.
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Fig. 3 – Luc TUYMANS, Peaches & Technicolor (2), sérigraphie, 76 x 56 cm, 2013.

Depuis le début des années 1990, les œuvres sur papier font partie intégrante de la production de Luc Tuymans. Par son côté technique et son aspect indirect, la réalisation d’une œuvre graphique doit passer, comme le tournage d’un film, par des stades successifs – préparation, production, mise en œuvre –, ce qui implique un investissement en temps considérable. Tuymans respecte les spécificités et les limites des différents médias et les tourne à son avantage : une des caractéristiques qu’il apprécie le plus dans l’art graphique est la relation difficile entre le matériau et la technique. Il décrit lui-même l’attitude paradoxale qu’il adopte lorsqu’il s’efforce de préserver son approche intuitive tout en recourant à des procédés techniques, comme « la recherche de la rapidité dans un médium qui ne la possède pas ». Le travail préparatoire, l’impression elle-même et les interminables corrections d’épreuves exigent en effet une énorme concentration et beaucoup de patience.

Tuymans expérimente régulièrement des surfaces et des supports inusités, comme le papier peint (cat. 11), le verre de sécurité (cat. 46) et le pvc (cat. 55). Non pour le plaisir de la nouveauté, mais parce qu’il aspire à découvrir un support en accord avec le résultat final souhaité. Il attache aussi une grande importance au format, à la position et à l’encadrement de l’image imprimée sur papier. En 1990, à l’occasion d’une exposition solo organisée par l’Association pour le Musée d’Art contemporain à Gand (l’ancêtre du S.M.A.K.), il collabore pour la première fois avec le maître-imprimeur anversois Roger Vandaele. La série Recherches (cat. 3) consiste en quatre sérigraphies de 8 x 10 centimètres en moyenne, chacune montée sur une feuille de carton gris beaucoup plus grande de 108 sur 62,4 centimètres. En raison de la largeur des marges, les images sont très isolées et le spectateur est obligé d’examiner de tout près ces minuscules illustrations de camps de concentration allemands et polonais de la Seconde Guerre mondiale. Les estampes sont basées sur des dessins et des aquarelles réalisés sur place par Tuymans, et leur puissance s’explique en grande partie par le fait que les répercussions de cet immense traumatisme historique sont réduites à de sobres petites images. Recherches constitue un bon exemple de la manière dont Tuymans manipule notre perception de l’image en jouant avec les rapports entre le support et les dimensions effectives de l’estampe.

Fig. 4 – Luc TUYMANS, The Valley, sérigraphie, 71 x 72,5 cm, 2014.
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Fig. 4 – Luc TUYMANS, The Valley, sérigraphie, 71 x 72,5 cm, 2014.

Pour Luc Tuymans, les expositions sont le moyen idéal d’attirer l’attention du public, de la presse et de ses confrères sur ses œuvres graphiques et de susciter la discussion. L’artiste collabore avec des musées, des galeries et des éditeurs afin de diffuser ses œuvres graphiques, parfois dans des formes et des formats extrêmes. Dans The Rumour (cat. 28), de 2002-2003, il a réparti sept lithographies sur panneaux entre deux murs ; l’installation spatiale comprend également un objet tridimensionnel sous la forme d’un pigeonnier. Cette présentation différait considérablement d’une estampe précédente, Untitled (The Rumour) (cat. 25), imprimée en 2001 pour la Bonner Kunstverein, où un seul des sept motifs a été développé. La série Le Verdict (cat. 11) a été imprimée sur sept rouleaux de papier peint, aux mesures exactes du lieu d’exposition, une célèbre villa qui abrite le Centre genevois de Gravure contemporaine. Les bandes imprimées étaient disposées horizontalement sur les murs des différentes pièces, constituant une installation graphique parfaitement adaptée au site. Parfois, la position même de l’estampe sur le papier suffit à créer une sensation d’espace. Dans Lamproom (cat. 5), réalisée pour la Kunsthalle Bern en 1992, la composition horizontale, consistant en une fenêtre et trois suspensions, a été imprimée dans le haut d’une grande feuille, de sorte que l’ensemble fait penser à une porte à l’ancienne, avec une imposte. La sérigraphie est une version majorée d’une estampe reprise dans Zayin (cat. 4), 1992, un livre d’artiste avec treize impressions de Tuymans et des poèmes de Wilfried Adams.

Luc Tuymans est persuadé que son œuvre graphique peut jouer un rôle social, même en dehors du monde de l’art établi, qu’il soit ou non commercial ou institutionnel. Comme artiste engagé, tant politiquement que socialement, il a également créé des œuvres graphiques dans le but de soutenir certains projets. En 1995, par exemple, il a réalisé une série de huit lithographies (cat. 12-19) pour le programme MUKA Youth Prints à Auckland (Nouvelle-Zélande). Ce projet mondial, qui est toujours d’actualité, diffuse des œuvres graphiques d’artistes de premier plan, bon marché car tirées en grande quantité, toujours au même format, spécifiquement pour un public de jeunes. En 2001, son impression offset Untitled (Triptych) (cat. 24) a été publiée avec des œuvres graphiques de sept autres artistes flamands importants dans le portfolio Red de Mosselpot, qui a servi à réunir de l’argent pour acquérir une œuvre de Marcel Broodthaers, afin qu’elle ne quitte pas la Belgique. Et, en 2008, afin de soutenir l’Association flamande de l’Autisme, Tuymans a proposé la sérigraphie Zelfportret (1982) (cat. 51) pour un portefeuille qui contenait en outre des œuvres de ses confrères belges Michaël Borremans, Berlinde De Bruyckere et Hans Op de Beeck.

Les contacts étroits que Tuymans entretient de longue date avec des imprimeurs et éditeurs de confiance – toujours les mêmes – ont incontestablement favorisé le développement de son œuvre graphique. Et ce dès 1996, lorsqu’il a eu recours à Peter Kneubühler, l’imprimeur suisse qui travaillait pour Peter Blum Edition à New York, afin de convertir les aquarelles qu’il avait réalisées d’après un documentaire télévisé sur l’Église mormone en une série de huit aquatintes magistrales intitulée The Temple (cat. 20). En 2002, la série a en outre inspiré le tableau Altar, et a servi de point de départ à la série homonyme d’estampes digitales 3D pour la Documenta XI (cat. 27). Après le décès de Kneubühler en 1999, Tuymans a renoncé à l’eau-forte. Les aptitudes techniques et l’expertise de maîtres-imprimeurs comme Roger Vandaele à Anvers (spécialisé dans la technique de la sérigraphie), Maurice Sanchez à New York et Rasmus Uswald d’Editions Copenhagen (maître-lithographe et expert dans les techniques d’impression du xviiie siècle) ont permis à Tuymans de transposer son sens subtil de la couleur et de la composition dans d’autres médias graphiques. Grâce à ses expérimentations permanentes avec ces maîtres-imprimeurs, l’artiste peut choisir entre différentes options et variantes, menant elles-mêmes à d’autres épreuves. Une fois la dernière épreuve approuvée, Tuymans prend ses distances par rapport au processus d’impression, laissant délibérément le tirage final à ses imprimeurs. Ainsi a-t-il collaboré récemment avec la maison d’édition anversoise Graphic Matter pour un certain nombre de projets, dont une série de trois sérigraphies (cette fois encore imprimées par Roger Vandaele), basée sur trois des six tableaux de la série Allo ! (2012). Dans ces accords de coopération avec des imprimeurs et des éditeurs, Tuymans sort de la pratique d’atelier au sens strict du terme pour découvrir et apprécier toujours davantage des techniques d’impression historiques, qu’il incorpore ensuite dans son œuvre graphique.

Dans ses estampes, qu’elles comportent deux ou douze couches d’encre, Tuymans fait toujours preuve d’une grande précision dans la modulation de la tonalité du coloris, afin d’obtenir un rendu unique de la lumière. Son objectif est de produire une œuvre « génératrice de lumière ». Pour atteindre ce résultat, il exploite notamment la texture et la teinte du papier choisi, laissant le support à nu à certains endroits et le révélant ailleurs à travers des couches d’encre (à moitié) transparentes. Tantôt il cherche à obtenir un coloris comparable à celui de ses tableaux, tantôt il préfère des effets graphiques proches de l’aquarelle, de la gouache ou des polaroids.

De ses premières expériences avec des techniques graphiques – sous la forme de photocopies – à son récent tableau de la reine Beatrix des Pays-Bas, H.M. (2012), la méthode de travail de Tuymans se retrouve en interaction constante avec la culture visuelle et le contexte social. Quel que soit son intérêt pour la technique et l’histoire riche et variée de l’imprimerie, l’art graphique et la technique d’impression restent avant tout pour lui des moyens d’atteindre un but : l’œuvre d’art, dont il estime qu’elle doit toujours « poser plus de questions qu’elle n’apporte de réponses ».