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Architecture - Histoire générale - Monde - Histoire de l'art André Stevens Architecture de terre et Patrimoine mondial Missions en Terres d'argile
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Reporticle : 153 Version : 1 Rédaction : 01/04/2014 Publication : 25/11/2015
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1Parmi d’autres utilisations du matériau, signalons les billes d’argile (contenu de pots de fleurs), les bains d’argile (pains de massages), les mines d’argile (dépôts de déchets nucléaires) et les tuiles d’argile, boucliers en tête des navettes spatiales. Sait-on que des oiseaux d’Amazonie commençent le jour par grignoter de l’argile pour supporter la toxicité de certaines plantes qui feront partie de leur alimentation ? A Cajamarca au Pérou, dans le cadre du projet « 500 000 cuisinières améliorées pour un pays sans fumée », les poêllons sont à base de barro, un mélange de terre, de sable, de paille et de fumier ; la cheminée est en laiton.
2Il faut atteindre une température de 850 à 1200 degrés, cela dépend du type d’argile, pour obtenir une brique cuite. Cuire la brique reste un moyen d’améliorer les qualités de la brique crue. Dans le cadre de cet ouvrage, il sera aussi question de brique cuite, lorsque le contexte le demande. Pour la construction de la ville d’Auroville en Inde, on utilisa des briques compressées, faites de terre et de 3 à 5% de ciment. Avantage : les briques et les presses sont fabriquées sur place, sans pollution de l’environnement. Ce procédé (Appropriate Building Technology) utilise entre 3 et 5 fois moins d’énergie qu’une brique cuite. « Dans le cadre d’une opération pilote sur l’île de Mayotte, l’usage de presses mécaniques a conféré aux briques de terre crue une technicité interprétée comme un signe de Modernité », Dethier (Jean), Architectures de terre, Centre Pompidou, 1986, p. 56. Un architecte belge a développé une innovation présentée comme première mondiale (!) : la brique en terre crue Argio. Lors de sa fabrication, pas besoin de cuisson. Elle est simplement séchée à 70°.
3L’auteur est membre fondateur du comité de l’Icomos pour l’étude de l’Architecture de terre (Paris) et nominateur au Prix Aga Khan d’architecture (Genève).
4« …La conception japonaise de la conservation du patrimoine, mettant tout spécialement l’accent sur la transmission de l’art ancestral au travers de ses artisans, constitue à cet égard un incontestable apport culturel à la réflexion. Cette remarque prend tout son sens pour tous les monuments édifiés à partir de structures et de matériaux fragiles par nature même (le bois, la terre, le chaume et d’autres matériaux d’origine végétale). La conservation du matériau y étant impossible ou nécessitant des prouesses techniques disproportionnées, sinon absurdes, c’est la préservation du savoir-faire artisanal qui constitue le premier souci… » Barthélemy (Jean), dans le Bulletin de la Classe des Arts, Académie royale de Belgique, 6e série, Tome XXI, 2010, p. 120.
5« On y trouvera de l’argile (15 à 18%), un terre avide d’eau, imperméable et plastique (terre provenant de la décomposition des feldspaths), du limon (10 à 28%), une terre entraînée par les eaux et déposée sur le lit et les rives des fleuves et du sable (55 à 75%). Les matières organiques sont inférieures à 3% », Doat (Patrice), Hays (Alain), Houben (Hugo), Matuk (Silvia), Vitoux (François), dans Construire en terre, Editions Alternative et Parallèles, Grenoble, 1979, p. 111.
6« Il est profondément erroné de penser que les constructions en terre crue, de par la nature de ce matériau, devraient être cantonnées dans des programmes modestes ou des expressions pauvres. Multiples sont, de par le monde, les témoignages anciens et contemporains d’architectures de terre luxueuses ou prestigieuses », Dethier (Jean), Architectures de terre, Centre Pompidou, 1986, p. 113.
7D’autres architectes méritent d’être distingués. En 1976, l’architecte français André Ravereau et son collègue belge Philippe Lauwers, sous l’égide du Fonds Européen de Développement (un organe de la CEE à Bruxelles), réalisent le Centre médical de Mopti au Mali. En 1977, l’architecte belge Oswald Dellicour (groupe Architecna), en collaboration avec l’Unesco et divers partenaires sénégalais, réalise le Centre de formation agricole à Nianing au Sénégal, utilisant des « parpaings de terre stabilisée ». Cette opération-pilote sur le plan social et technique comme le Centre de Mopti ont été lauréats du Prix international d’architecture décerné en 1980 par l’Aga Khan.
8Parmi les traditions, il y en a d’exécrables ! Certaines obsolètes, d’autres solidement ancrées.
9Terre d’avenir ! Tiré à part du numéro 111 de la revue « H », publié par l’Union nationale des HLM, à l’occasion de l’inauguration du Domaine de la Terre, Paris, 1985, pp. 71-83.
10A propos de la Belgique, on citera l’article de Yves Robert L’architecture en terre crue en Belgique, dans Maisons d’hier et d’aujourd’hui, n°88, déc. 1990, pp. 13-18, et le mémoire de Nicolas Cornélis La construction en terre crue répond-elle aujourd’hui à la question d’un développement durable en Belgique ? Institut supérieur d’architecture Saint-Luc à Bruxelles, 2006, 231 p.
11Il est singulier de constater qu’aujourd’hui, en matière de réhabilitation (entre autres en Belgique), on en revient à l’idée du mur épais, en ajoutant à l’intérieur ou à l’extérieur de la façade une nouvelle structure autoportante pour améliorer sensiblement les qualités d’isolation de la maison. La maison passive aura des murs épais de 50 cm, avec notamment une structure en bois de 23 cm qui sera remplie de cellulose et un panneau isolant de 60 mm. Les châssis à triple vitrage auront 95 mm d’épaisseur. Pour toute la partie enterrée, on utilisera de l’EPS, du polystyrène expansé de 30 cm. Parmi les matériaux « bioécologiques » recommandés en Belgique, citons : le chanvre, la paille, la pierre ponce, la laine de bois, la ouate de cellulose, la laine de mouton, la chaux et… la terre crue.
12L’enceinte de la ville morte de Kotcho dans le Xinjiang chinois, mesure 20 m de large à la base et devait s’élever à quelque 15 m de haut.
13Durant les années 1940, le célèbre architecte américain Frank Lloyd Wright conçoit des villas en adobes. Dès le début de la crise de l’énergie en 1973, les Etats-Unis furent le premier pays au monde à actualiser et moderniser la construction en terre crue, essentiellement l’habitat individuel dans l’Etat du Nouveau-Mexique, grâce entre autres, à l’architecte William Lumpkins.
14« …Je me rappelle un voyage dans le Haut Atlas. Tous les paysans refaisaient leur toiture avant l’hiver, pour affronter les neiges et les pluies à venir. L’un d’entre eux que je regardais faire, avait eu l’idée géniale de reconstruire sa maison en fonction de la largeur d’un rouleau de polyéthylène acheté à Marrakech. Son rouleau était large de trois mètres, et par conséquent chacune des pièces de sa maison avait une de ses deux dimensions en plan inférieure ou égale à deux mètres quatre-vingt. Les toitures de sa maison se composaient de rondins, de branches, d’une première couche de pisé, de la feuille de polyéthylène et d’un pisé armé de paille par-dessus. J’ai été émerveillé par l’intelligence de cet agriculteur, qui a amélioré le système de construction traditionnel de la toiture-terrasse dans son pays… » Philippe Samyn, interviewé par François Nizet, dans La Façade du ciel, Imperbel, 1998, p. 19.
15Rudofsky (Bernard) (1905-1988), architecte originaire de Moravie, écrivain, collectionneur, enseignant, designer et historien des sociétés.
16Document de presse paru à l’occasion de l’exposition présentée à la Bibliothèque Albert Ier à Bruxelles, du 17 avril au 19 mai 1968.
17En 1975, l’auteur fut envoyé par le professeur Raymond Lemaire dans la région de Valencia en Espagne, afin d’y étudier l’architecture vernaculaire dans le cadre d’un projet de logements à construire à Aldamar. Dans son rapport de mission, le premier du genre qu’il eut à réaliser, l’auteur écrit déjà : « …La prospection en terrain authentique a été voulue pour trouver l’esprit-guide. Ce n’est pas à la ville que l’on va pour créer un nouveau village, mais bien là où l’authenticité n’a pas encore perdu tous ses droits. Cet esprit-là devrait planer sur le futur village-piton d’Aldamar, tout en larguant des pointes d’intervention contemporaine sur les zones des besoins nouveaux et actuels, tout en satisfaisant les besoins instinctifs qui, eux, n’ont pas changé… »
18Dans l’avant-propos du livre Architectures de terre en Syrie, paru en 2008, Mahmoud Bendakir écrit : « …L’étude de ce témoignage, à la fois historique, archéologique et architectural, constitue le référent incontournable et la substance indispensable à toute stratégie de réactualisation, de revitalisation et de revalorisation de cette tradition constructive qui a fait de la terre le matériau essentiel de son innovation renouvelée… »
19« …Alors Yahvé Dieu modela l’homme avec la glaise du sol, il insuffla dans ses narines une haleine de vie et l’homme devint un être vivant…Yahvé Dieu fit tomber un profond sommeil sur l’homme qui s’endormit. Il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place. Puis, de la côte qu’il avait tirée de l’homme, Yahvé Dieu façonna une femme et l’amena à l’homme… A la sueur de ton visage, tu mangeras ton pain, jusqu’à ce que tu retournes au sol, puisque tu en fus tiré. Car tu es glaise et tu retourneras à la glaise… » La Bible de Jérusalem, Genèse, Chapitre 3. On a calculé que 90 milliards d’êtres humains passèrent un certain temps sur terre !
20« …L’archéologie et l’histoire de l’art sont des disciplines qui, plus que toute autre peut-être, se prêtent à la vulgarisation. Pour se faire comprendre et, en même temps, pour se concilier les faveurs de ceux auxquels elles s’adressent, elles utilisent le précieux auxiliaire qu’est l’illustration ; celle-ci qui, jadis, n’occupait dans les publications courantes qu’une place secondaire, eu égard à la pauvreté des moyens dont elle disposait, y joue aujourd’hui, grâce aux merveilleux progrès réalisés dans le domaine de la reproduction photographique, un rôle de tout premier plan, en fournissant, même indépendamment du texte, une abondante et fidèle documentation… » Mayence (Fernand), Archéologie, Art et Histoire, dans le Bulletin de la Classe des Lettres et des Sciences morales et politiques, Académie royale de Belgique, 5e série, Tome XXI, Brux. 1948, p. 112.
21Poncin (Jacques), Terre monumentale, chronique photographique, dans Le Soir, 18 févr. 1983 ; Burnet (Albert), Le combat d’André Stevens en faveur de la brique crue, dans Le Soir, 14 nov. 1983, André Stevens ou la hantise de l’architecture de terre, dans Le Soir, 5 déc. 1987 ; Mestrez (Hubert), interview de l’auteur dans l’émission Les Belges d’ailleurs, Radio 4 International, RTBF, 3 et 10 déc. 1989 ; Robert (Yves), André Stevens, l’architecte de l’architecture sans architecte, dans Les Nouvelles du patrimoine, n° 47, déc. 1992, p. 29 ; Vaute (Paul), Nos ancêtres les Mésopotamiens, dans La Libre Belgique, 23 déc. 1997 ; Thielemans (Bernard), En terres d’argile, 5000 ans d’architecture dans le monde, journée d’étude sur le développement durable : quel impact sur l’architecture ? Inst. Sup. d’arch. Saint-Luc, 22 nov. 2003 ; Eggericx (Laure), Apprendre à (re)voir l’architecture, dans Les Nouvelles du patrimoine, n° 115, janv. 2007, p. 4.
22« …Deux cents mètres de croûtes de maison à traverser de votre pensée et deux cents mètres d’altitude à conquérir par une solution d’urbanisme. Sur ce bord de mer, pétrir une argile, potentiel assoupi dans le site, la pétrir de splendeur et interdire – oui, à temps et d’urgence – que pour des œuvres basses d’argent, elle ne soit pétrifiée de bêtise et d’erreur… » Le Corbusier, dans Poésie sur Alger, Falaize, Paris, 1950, p. 44.
23Eggericx (Laure), Heurts et malheurs du toit plat, dans Les Nouvelles du patrimoine, n° 79, oct. 1998, pp. 32-34.
24Outre la mise en œuvre d’une architecture monumentale, la civilisation d’Ourouk est caractérisée par l’apparition du système urbain, la naissance de l’écriture, le premier développement de la métallurgie, du cuivre et du bronze, ainsi que par la découverte de la roue.
25L’empreinte d’« Ourouk » est perceptible à Our.
26Les sites que les fouilles archéologiques remettent au jour, sont en général peu spectaculaires, contrairement à ceux d’Egypte où les constructions de pierre résistent mieux au temps. Leur visite risque de décevoir tout public non averti, qui doit fournir un grand effort d’imagination pour reconstruire par l’esprit les édifices d’autrefois. C’est ce qui a conduit l’auteur à suggérer une nouvelle approche, quant à la protection des ruines existantes. cfr le projet Light Umbrella, Porte II.
27A l’occasion de la visite – annulée – du pape Jean-Paul II en Irak, le Service des Antiquités, à la demande de Saddam Hussein, a rénové la maison dite d’Abraham à Our, datant de la première moitié du IIème millénaire.
28Forest (Jean-Daniel), L’Uruk, cité-état triomphante, dans Mésopotamie, Paris-Méditerranée, 1996, pp. 158-163.
29Entre 1967 et 1974, le site du Tell Kannâs fut fouillé par une équipe restreinte d’archéologues et historiens dont Guy Bunnens, Arlette Roobaert, Roland Tefnin, Madeleine Trokay, Bernard Van den Driessche, sous la direction du professeur André Finet de l’Université libre de Bruxelles, « médecin de campagne à ses heures ». L’auteur y participa à quatre reprises. Suite à la mise en eau du lac Assad retenu par le barrage de Tabqa mis en service en 1975, 2500 m de long pour 512 m de large à la base, le site devint une île déserte et l’ancienne acropole se décomposa prématurément. Extraits de presse : Burnet (Albert), Une vitrine belge au musée d’Alep : notre contribution aux fouilles du Tell Kannâs, dans Le Soir, 2/04/1975 et Le Tell Kannâs à Mariemont : le bilan de huit années de fouilles belges en Syrie, dans Le Soir, 19/10/1982.
30Migeon (Christophe), Et les villes surgissent de terre, dans les Cahiers de Science et Vie, avril 2010, pp. 36-38.
31Plus tardivement dès le IIe millénaire, des semi-colonnes encastrées, torsadées ou en forme de palmier, servent de décoration aux murs de certaines cours. Des briques ornées de relief apparaissent sur les murs du temple d’Ishtar à Ourouk, et quelques siècles plus tard, des briques émaillées illuminent la triple entrée du palais de Nabuchodonosor à Babylone.
32cfr la  Porte XV consacrée à la maison de fouilles de Tell Beydar.
33Depuis 2004, le World Monuments Fund (WMF), basé à New York depuis 1965, travaille en Irak avec le Service des antiquités et du patrimoine national. Aujourd’hui, l’objectif de cette collaboration réside dans l’élaboration d’un plan de gestion du site de Babylone. WMF assistera le Service dans la cartographie du site archéologique, l’identification des projets essentiels de conservation et la gestion des projets touristiques avec l’éventuelle réouverture du musée de site. Une courte vidéo réalisée par Gina Haney et Jeff Allen, est disponible auprès de l’Institution. En 2009, le WMF établit une liste des 93 sites les plus en péril dans le monde.
34La grande résistance à l’eau, de la brique cuite, favorise son usage dès la fin du IIIe millénaire pour des installations hydrauliques (canalisations, bassins) et au IIe millénaire pour protéger les massifs de brique crue.
35Un système complexe de réseaux de distribution alimentait la cité en eau acheminée depuis la rivière Karthe, située à 50 km. Les traces de cet ingénieux système hydraulique restent visibles avec la présence de réservoirs construits à l’extérieur de la ville.
36Programme de conservation régulière. En 1995 après la guerre Iran-Irak (1980-1988), le gouvernement du Japon fit un don de 500.000 dollars EU par l’intermédiaire des fonds-en-dépôt japonais de l’Unesco. Grâce à une contribution équivalente de la part du gouvernement iranien, un premier projet fut mis en place entre 1998 et 2003. Il incluait la documentation, l’enregistrement et l’étude complète du site, l’analyse des matériaux utilisés, le drainage et les relevés hydrogéologiques, la recherche archéologique, la préparation d’un plan général de conservation, la formation du personnel. La sécurité du site fut rétablie grâce au recrutement d’une équipe de gardiens. Son accès fut amélioré et un éclairage nocturne installé. Une seconde phase de travaux (499.460 dollars EU) eut lieu entre 2004 et 2007. Cependant, le site reste menacé par les explorations de la National Oil Company et l’expansion des plantations de canne à sucre. Il faut y ajouter les précipitations importantes des mois d’hiver dans la province de Khuzestan.
37Assour : site inscrit en 2003 sur la Liste du Patrimoine mondial en péril. Un projet de barrage sur le Tigre en Irak menacerait directement le site. En Turquie, la construction du barrage d’Ilisu sur un affluent du Tigre entraînerait l’engloutissement de la ville antique de Hasankeyf et le déplacement de 60 000 personnes. En juillet 2009, l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse ont annoncé leur décision de se retirer financièrement du projet, les autorités ne respectant pas les exigences qui avaient été fixées, notamment en ce qui concerne son impact sur le plan social et environnemental. Ce barrage, comme bien d’autres prévus sur le Tigre, pourrait engloutir 10 000 ans d’un héritage culturel exceptionnel, tout en accélérant le processus de désertification d’une partie de la Syrie et de l’Irak.
38Syrie, Palestine, Irak, Transjordanie, les Guides bleus, Hachette, 1932, pp. 487-488.
39En 1979, un colloque international eut lieu à Bagdad. Personne n’est parvenu à s’entendre sur la hauteur de la tour, les archéologues prétextant qu’elle avait moins de 90 m de haut, les philologues avançant une hauteur de plus de 90 m. Quel débat ! Les plus hautes pyramides aztèques atteignaient 90 m ; il semble qu’on n’ait jamais dépassé les 137 m – initialement 146 m – de hauteur de la pyramide de Khéops.
40Géo, XVI, I. 5.
41 Foucart (Stéphane), Le site de Babylone à nouveau menacé, cette fois par un oléoduc, dans Le Monde, 20/05/2012.
42A Chypre, s’élève le Troodos, une haute chaîne de montagnes, château d’eau de l’île. C’est le domaine de la forêt où règnent les connifères et les cèdres rarissimes. C’est cependant au Liban qu’ils tiennent lieu de vestiges historiques, aujourd’hui entourés d’un mur de clôture destiné à les protéger de tout prélèvement de la part de touristes amateurs de souvenirs végétaux. Récemment les cèdres de l’Atlas marocain furent un temps, les acteurs végétaux du film Des hommes et des dieux de Xavier Bauvois. Restent les cèdres millénaires de l’île de Yakushima au Japon, classés monuments nationaux.
43Au début des années 1990 et avant la mise en eau du lac, on pouvait encore voir des plantations de peupliers dans le lit du Haut-Euphrate, proche du site archéologique de Tell Ahmar. Le peuplier était également planté sur les berges des canaux étroits alimentant les champs de la vallée. D’une part, ils consolidaient la rive par leurs racines ; d’autre part, ils limitaient l’évaporation de l’eau courante et donnaient surtout du bois de charpente.
44Syrie, Palestine, les Guides bleus, 1932, pp. 465, 473 et 484.
45Auparavant, la longueur de la façade du palais était de 91,15 m. La salle du trône, large de 25,80 m (la basilique de Maxence à Rome n’a que 23,50 m), profonde de 50 m et haute de 37 m, est voûtée d’un seul jet, en briques, largement ouverte vers le sud-est. Elle ne possède qu’une porte en plein cintre sur chacun des trois autres côtés.
46On ne peut s’empêcher de faire un parallèle avec l’immense façade d’un des temples de Hatra en Irak, site inscrit sur la Liste du Patrimoine mondial en 1985. Hatra, grande cité fortifiée sous l’influence de l’Empire parthe, conserve des vestiges impressionnants, en particulier les temples où les architectures grecque et romaine se combinent avec des éléments de décor d’origine orientale.
47Site inscrit en 2007 sur la Liste du Patrimoine mondial en péril, la ville archéologique de Samarra est le plus bel exemple en bon état de conservation de l’architecture et de l’urbanisme du califat abbasside, du temps où elle fut l’une des grandes puissances mondiales. Depuis le début de la 2e guerre en Irak en 2003, ce bien a été occupé par des forces multinationales qui l’utilisaient comme théâtre d’opérations militaires.
48Pour monter, on prend la seule rampe côté tour. Celui qui descend, prend la main droite de celui qui monte, pour faciliter le croisement et le passage côté vide.
49Outre l’architecture religieuse, la Mésopotamie nous a livré d’impressionnantes constructions civiles : portes monumentales et palais royaux à Mari, Khorsabad, Ctésiphon et Ninive, où fut retrouvée la célèbre bibliothèque d’Assourbanipal.
50L’architecte iranien Nader Khalili a dirigé divers chantiers de construction ou de restauration où lorsque les maisons sont achevées, il vitrifie les murs intérieurs, en allumant de grands feux dans les diverses pièces.
51Alani (Feurat), Irak, menaces sur le patrimoine, dans les Cahiers de Science et Vie, avril 2010, pp. 6-13.
52En avril 1988, l’artiste suisse Pierre-André Vuitel monta une installation sculpturale Atlantique Trois Lieux, sur l’esplanade des Sémaphores, point culminant de Rabat. Une place choisie comme lieu historique et culturel. Il s’agissait de trois grandes sculptures formant un ensemble de formes géométriques, volumes et arêtes, offerts à l’espace et à la lumière, palissades blanches enserrées de dunes d’argile rouge. « Cette exposition, selon P.-A. Vuitel, s’inscrit dans un lien étroit entre les œuvres blanches et rouges, la ville blanche et les murailles rouges dominant l’Atlantique. »
53Une maquette des « temples » du Tell Kannâs fut réalisée par l’auteur à l’intention des Musées royaux d’art et d’histoire de Bruxelles, une commande du Centre d’études et de recherches historiques, épigraphiques et archéologiques en Mésopotamie.
54Vaute (Paul), Fouiller en Syrie dans les années 1930, la vie et les recherches de Fernand Mayence, directeur des premières missions à Apamée, dans La Libre Belgique, 3/03/1999 ; Moreau (C.), Les étapes du professeur Mayence, dans Le Soir, 7/04/1999.
55« Parmi les cinq pièces fondamentales des Musées du Cinquantenaire, sur un million de pièces, figure la grande Mosaïque d’Apamée », écrit Claudine Delcourt, ex-directeur général ad interim des MRAH, dans Le Soir du 7 août 2010. Michel Draguet, directeur général ad interim, dans un article de Guy Duplat paru dans La Libre Belgique du 29 juillet 2010, ajoute : « …Il y a, avant tout, un problème d’identité. Il y a des joyaux dans ce musée, mais le parfum général semble ne pas avoir bougé depuis 30 ans, et il est difficile de mobiliser des moyens et de créer une culture interne sans identité claire… »
56Les mosaïques d’Apamée, dans Clarté, Art et Art décoratif, Architecture, n° 6/06/1938, pp. 7-9.
57Le 6 février 1937, voici comment Fernand Mayence relate à Franz Cumont, celui qui conçut le projet d’assurer la concession des fouilles d’Apamée à la Belgique, l’arrivée des mosaïques à Bruxelles : « Cher Monsieur Cumont, je crois vous avoir dit dans ma dernière lettre que les 75 caisses de mosaïques d’Apamée étaient arrivées au Musée sans encombre. Il n’a pas été facile, vous le pensez bien, de loger ces lourds et encombrants colis. L’emballage était parfait ; les caisses n’avaient pas souffert du transport ; bref, extérieurement, tout paraissait très bien. Mais il restait un dernier point d’interrogation, et non le moins important. Dans quel état allions-nous trouver les mosaïques ? En attendant de pouvoir entreprendre les travaux d’installation, j’ai fait ouvrir quatre caisses et j’ai le grand plaisir de vous annoncer que les panneaux sont en excellent état ; à peine quelques légers fendillements, d’ailleurs facilement réparables… » Bonnet (Corinne), Fernand Mayence, 49 lettres / 1928-1938, dans Correspondance scientifique de Franz Cumont (2000 lettres), publication de l’Institut historique belge de Rome, Academia Belgica, 1997, p. 312. « …Mais le mauvais sort va frapper le fouilleur d’Apamée. Les bombardements de Louvain pendant la guerre, l’incendie accidentel, en 1946, de l’aile des Antiquités aux Musées de Bruxelles, entraînent la disparition presque totale des carnets de fouille et des documents préparés pour la publication. Mayence doit renoncer à donner les comptes rendus scientifiques de ses travaux… » Verhoogen (Violette), Mayence, dans Biographie nationale, Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, Tome trente neuvième, Supplément Tome XI (fascicule 2), Bruxelles, Etablissement Bruylant, 1976, pp. 678-683.
58Voir la maquette du musée du Louvre et la reconstitution graphique de Christophe Gaggero parue dans les Cahiers de Science et Vie (avril 2010, p. 37), une forme de conservation de l’esprit des lieux hors site, une idée de se rendre compte de l’ampleur de la ville et de son palais.
59A l’auteur on répondit sur place que c’était Allah qui l’avait voulu ! Par la suite on remplaça le toit en béton par une couverture traditionnelle.
60En 2002 et durant 10 jours, le festival des arts de Babylone rassembla 46 groupes étrangers et 40 artistes locaux, réunis sur 4 théâtres de plein air, mais aussi dans l’auditoire al-Arsh (trône) et le patio du temple d’Emah, tous aménagés avec la technologie d’aujourd’hui. Ils provenaient d’une vingtaine de pays dont l’Egypte, la Syrie, la Jordanie, la Palestine, la Lybie, les Emirats Arabes Unis, l’Algérie, mais aussi la France, l’Italie, la Roumanie, la Hongrie, la Bulgarie, la Finlande, la Suède, la Grande-Bretagne, le Venezuela, l’Arménie, l’Azerbaïdjan, et enfin la Chine et l’Inde. Parmi les arts représentés, citons le théâtre, l’opéra, le ballet, la musique, le folklore, la danse, la mode. D’autres activités furent organisées comme un colloque scientifique, un symposium sur l’archéologie et la restauration et des séminaires sur l’art et la musique. Restaurants, cafés, librairies et marchés (artisanat populaire) agrémentaient cette manifestation d’une exceptionnelle ampleur.
61Rahim (S. Abdul), Unesco Expert in Archaeological Preservation in Iraq, dans Baghdad Observer, 5/7/1979. Interview de l’architecte André Stevens (en arabe) dans Al-Jumhuriyah Iraq, 9/10/1979. Burnet (Albert) : Un expert belge consulté pour sauver Babylone et Assour dans Le Soir, 2/8/1979 ; Architecte belge, André Stevens propose de mettre Babylone sous une tente de bédouins, dans Le Soir, 20/12/1979 (cinq colonnes). Een landgenoot in de bescherming van monumenten uit het oude Tweestromenland dans Vlaanderen Erfgoed, n°61, juillet-août 1980, pp. 30-31. Colloque d’architecture méditerranéenne (Marseille), dans Perspectives méditerranéennes, Fondation postuniversitaire interculturelle, Paris, n°12, 12/1982, p. 2. Par la suite, l’auteur publia deux articles dans la presse étrangère, l’un dans Spirit of Enterprise, the 1990 Rolex Award (Bern, 1990) et l’autre dans Leaders Magazine (New York, 1992).
62A Babylone, le temple d’Ishtar a été reconstruit sur une hauteur de 2 m. Malencontreusement, un enduit trop riche en ciment, appliqué sur des parois trop planes, élimine toute perception de la texture des murs en briques crues. L’ensemble fait davantage songer à un labyrinthe à ciel ouvert où se perd toute hiérarchie des espaces.
63Une société belge propose un concept exclusif de tentes d’inspiration bédouine à la vente et à la location, des tentes révolutionnaires pour événements extraordinaires. Ces tentes d’une esthétique novatrice, sont disponibles sous une multitude de formes et de coloris attrayants, Leur structure en bois d’eucalyptus permet de jongler avec les formes et de s’adapter à tous les terrains. 100% imperméables grâce à une toile exclusive, elles offrent une acoustique unique et répondent à toutes les normes de sécurité. Publicité parue dans La Libre Essentielle du 07/08/2010. A Paris, Le Louvre a ouvert une riche section consacrée aux Arts de l’Islam. « …En arrivant dans “ce musée à l’intérieur du musée”, on est émerveillé par la “grande voile” de métal et de verre qui recouvre la cour. Avant même l’ouverture du lieu, les métaphores pleuvaient déjà. La plus évidente, vu le contexte, est d’y voir une très grande tente bédouine qui couvre les vitrines. Elle en a l’ondulation et la légèreté. Ou un tapis volant en suspension dans les airs car “ce voileˮ n’est jamais accroché aux façades de la cour, il semble réellement en suspension dans les airs, tenu seulement au sol par huit fines colonnes obliques de 30 cm de diamètre… », Duplat (Guy), Le “tapis volantˮ du Louvre, dans Le Soir, 21/09/2012.
64Quant au site de Aïn Dara en Syrie, les autorités décidèrent de le recouvrir d’une coupole en béton. Lors du passage de l’auteur en 1994, seuls les montants en béton avaient été enfouis dans le sol et on ne savait toujours pas comment installer la coupole par-dessus les ruines. Sa proposition fut d’enlever au plus tôt les montants qui avaient fait suffisamment de dégâts !
65En 1980, la firme Stromeyer de Constance établit un devis estimatif du projet de protection du temple d’Ishtar à Babylone au moyen d’une structure textile. Sur base d’une aire couverte de 2000 m2 (40x50 m), l’estimation se montait à 600.000 DM, y compris la réalisation des éléments de la structure au-dessus du niveau des fondations en béton (coût non inclus dans l’estimation), mais sans les taxes et les frais de douane. Ce prix incluait l’élaboration technique comme les calculs statiques, plans d’exécution des mâts et autres pièces comme la membrane. Il faut ajouter à ce devis 30.000 DM pour l’avant-projet avec la réalisation d’une maquette, 42.000 DM pour le transport de 40 tonnes, des pièces vers Babylone au moyen de trois poids lourds et 50.000 DM pour la surveillance du chantier par deux spécialistes pendant un mois. En plus, le client met à la disposition de l’entrepreneur 20 manœuvres et l’équipement nécessaire au montage de la structure.
66« …En d’autres termes, la protection totale des monuments – lesquels pourraient avoir la taille d’une ville – ne pourrait être assurée que par leur mise sous cloche au sein de laquelle température et humidité seraient maintenues constantes. On se souviendra qu’un ingénieur avait suggéré de placer entièrement l’Acropole d’Athènes sous un globe de plexiglas pour le soustraire à la pollution atmosphérique. Les propositions d’André Stevens n’ont pas ce caractère utopique. Ayant observé les effets protecteurs, d’une part de la toile de certaines araignées, et de l’autre de la grande tente des Bédouins, l’architecte préconise… » Burnet (Albert), Le Soir, 20/12/1979.
67Le nouveau terminal de Djedda en Arabie Saoudite, entièrement recouvert par une structure textile conçue par un groupe d’architectes américains, s’est vu attribué en 1983 le prix d’architecture Aga Khan. D’autre part, l’architecte Frei Otto est resté célèbre pour ses réalisations à Montréal : le pavillon de la RFA pour l’exposition 1967, en collaboration avec le constructeur allemand Stromeyer et à Riyad en Arabie Saoudite : le Club des diplomates. En milieu historique, on connaît peu de réalisations textiles, à part à Bad Hersfeld : la protection d’une église en ruine (1968) et à Nîmes où les arènes ont été recouvertes par un vélum amovible.
68« …Deux cents mètres de croûtes de maison à traverser de votre pensée et deux cents mètres d’altitude à conquérir pour une solution d’urbanisme. Sur ce bord de mer, pétrir une argile, potentiel assoupi dans le site, la pétrir de splendeur et interdire – oui, à temps et d’urgence – que pour des œuvres basses d’argent, elle ne soit pétrifiée de bêtise et d’erreur… » Le Corbusier dans Poésie sur Alger, p. 44.
69A la question « Quels sont les architectes avec lesquels vous vous sentez en phase ? », Renzo Piano, dans un article du Monde du 8 mars 1994, répondit : «  Je suis très mauvais critique. Dans une architecture, il y a toujours quelque chose qui me plaît. Et j’ai la mauvaise-bonne habitude de tout voler. J’ai emprunté à Jean Prouvé, je vole chez Jean Nouvel, chez Paul Andreu, chez Rogers, mais aussi chez les hommes de sciences, les mathématiciens, les anthropologues, les sociologues – pas trop – et même les journalistes. Il n’y a que les imbéciles qui pensent qu’il ne faut pas voler. Que voler, c’est copier. Notre science, comme la musique, est faite de pillage systématique, et c’est bien comme cela. »
70Lors de l’inauguration, la télévision syrienne était sur place et les reportages furent aussitôt diffusés sur les chaînes nationales. Ce jour-là, une centaine d’invités venant de Damas, Hassaké, Qamishli et des villages environnants, ont visité le site reconstruit avec comme guide principal le directeur européen M. Marc Lebeau, assisté du directeur syrien M. Antoine Suleiman et des architectes. Un déjeuner fut alors proposé à l’ensemble des visiteurs dans la maison de fouilles. En faisaient partie entre autres, le chef de la délégation européenne à Damas, M. Frank Hesske, la diplomate Mme Fabienne Bessonne (Social and Human Development), M. Erik Lamontagne de l’Union Européenne, et des représentants des autorités nationales et locales. Ajoutons la présence du Dr. Jeanine Abdul Massih, directrice de l’Unité de gestion du Programme, M. Waseem Atiah, expert comptable, et le Dr. Tamman Fakouch, directeur de la DGAMS, ainsi que d’autres personnalités tant nationales qu’internationales venant de diverses missions archéologiques établies en Syrie.
71Le djousse est issu de la calcination du gypse selon des procédés locaux. Il est utilisé sous différentes formes soit comme liant gris, soit comme enduit blanc.
72« Il s’agit du palais le mieux conservé de l’âge du bronze en Syrie, comprenant quelque 150 pièces… En plus des tablettes, plus de 1500 sceaux en argile utilisés pour “fermer” des portes et des jarres, représentent l’une des découvertes les plus spectaculaires de Nabada », Bretschneider (Joachim) et Jans (Greta), Tell Beydar en Syrie, l’organisation dans un palais il y a 4500 ans environ, dans Archeothema, n° 25, nov. 2012, pp. 80-84.
73Houben (Hugo) et Guillaud (Hubert), Traité de construction en terre, Parenthèse, Marseille, 1989, p. 297.
74Précédemment, le directeur de mission fit réaliser une reconstitution virtuelle en trois dimensions. Elle nécessita la présence sur le chantier de 2 infographistes pendant 15 jours, en possession de toutes les données archéologiques et avec l’assistance des historiens et archéologues. A une autre échelle, la reconstitution en 3D de Paris se fit en 2 ans, avec l’aide de 30 infographistes.
75Le projet en quelques chiffres : 2 campagnes de 6 semaines ; 75 ouvriers, maîtres-maçons, maçons, artisans, etc. (originaires de Beydar, Hassaké et Mozan) ; 103 000 briques crues confectionnées et posées sur place par une équipe de 8 ouvriers qui fabrique quelque 1000 briques par jour, tout dépend de leur degré d’entraînement et du nombre d’heures prestées ; 1 728 000 litres d’eau pour la confection des briques, du mortier et des enduits ; 7000 m2 du site préservé (un terrain de football) ; 36 tonnes de paille, 10 m3 de gravier, 11 tonnes de djousse blanc et 1,5 tonne de djousse gris. Sachant qu’il faut en moyenne 8 litres d’eau pour fabriquer une brique de 38x38x9 cm et de l’eau supplémentaire pour la préparation du mortier et de l’enduit, on n’insistera jamais assez sur l’importance de l’approvisionnement en eau. Ce qui exigea la construction d’une route d’accès au sommet du tell, permettant aux poids lourds d’y remplir les citernes en aluminium, l’eau provenant de bassins d’irrigation sur le Khabour.
76cfr l’article de Marie-Eve Sténuit, Deux campagnes de restauration architecturale à Tell Beydar /Nabada, paru dans la collection Subartu XV, Tell Beydar 2000-2004, Brépols, Turnhout, 2007, pp. 255-266.
77Dans Subartu XV, Brepols, 2007, p. 258.
78A Damas, la terre constitue le matériau majeur de construction utilisé dans l’édification du centre historique, en association avec la pierre et le bois. Contrairement aux premières impressions que dégagent les maisons citadines damascènes – résidences somptueuses avec leurs cours intérieures pavées de marbre et leurs murs et plafonds peints d’arabesques et de moulures dorées –, la visite de quelques maisons en cours de rénovation révèle l’utilisation massive de la terre. Ainsi les murs des rez-de-chaussée sont souvent constitués d’assises de briques de terre, renforcées par des chaînages en bois et maçonnées au-dessus d’un soubassement en pierres.
79Bendakir (Mahmoud), Architectures de terre en Syrie, une tradition de onze millénaires, CRAterre-ENAG, Grenoble, avril 2008, p. 60.
80cfr la Porte II.
81« …Pour moi, la Syrie, c’est terminé ! poursuit l’archéologue belge Marc Lebeau. Nous avions décroché à Tell Beydar l’une des dernières concessions permanentes octroyées par les autorités syriennes. Après dix-sept campagnes de fouilles étalées entre 1992 et 2010, je tourne la page… Lebeau ne parvient plus à envoyer en Syrie les salaires des gardiens du site… La maison d’accueil des archéologues, un complexe en terre crue bâti selon les traditions antiques, ne résistera pas longtemps aux agressions du climat, faute d’entretien annuel… » Rogeau (Olivier), L’adieu belge à la Syrie, dans Le Vif /L’express, 9-15 mars 2012, pp. 72-73.
82Cette forme de préservation a été retenue pour la sauvegarde du monastère de Fayaz Tepa, dans la région de Termez en Ouzbékistan, site datant de plus de 2000 ans. En septembre 1999, une mission du gouvernement japonais visita les lieux, en vue de promouvoir la conservation des sites et le développement du tourisme. De 2002 à 2005, l’Unesco, avec l’assistance technique de CRAterre et de fonds provenant de l’Ouzbékistan et du Japon, entreprit une mise en valeur exemplaire, dont la reconstruction du stupa en forme de dôme et la réalisation d’un musée de site. « A Doura-Europos en Syrie, en ce qui concerne la construction de la maison douréennne (1999/2005), et toutes les interventions sur le site, les modes constructifs répondent à une règle : à savoir le respect des matériaux antiques, qui est la seule manière d’assurer une totale compatibilité des restaurations et des constructions antiques », écrit Etienne Léna, dans Documents d’archéologie syrienne XI, Damas, 2007, p. 336.
83« Dans la ville nouvelle de Tell el-Amarna, les nobles possèdent de grandes propriétés entourées de verdure, puisque l’epace n’est pas une denrée rare. Ils recherchent en priorité la présence de la végétation, de l’eau, et la circulation de l’air. Dans le jardin se répartissent des silos, des fours, les indispensables piscines ainsi que les palmiers. Le corps de logis, desservi par une sorte de vestibule, est constitué d’une salle au plafond surélevé soutenu par des colonnes de bois autour de laquelle s’ordonnent les pièces annexes. La maison cossue est généralement pourvue d’une salle de bains et même de toilettes. Quel que soit le bâtiment, le matériau de construction est la brique d’argile séchée au soleil. » Néfertiti, les mystères d’une grande Reine, dans Historia, n°786, juin 2012, p. 34.
84En 2006, le Conseil supérieur des antiquités a décidé de raser le village pour cause d’insalubrité, provoquant le déplacement d’un bon millier d’habitants.
85La fabrication d’une brique crue nécessitant beaucoup d’eau, les grandes civilisations d’Orient sont toutes nées au bord des grands fleuves comme le Tigre, l’Euphrate, l’Indus ou le Nil.
86Hassan Fathy n’est pas qu’un spécialiste de la maison de terre, une image que le public occidental lui attribua trop souvent. Hugo Houben, ingénieur belge et pionnier de l’architecture de terre, rapporte un épisode révélateur. Lors d’une rencontre organisée par de jeunes architectes belges et français, entièrement dévoués à sa cause, Hassan Fathy y manifesta agacements et mauvaises humeurs. En effet, il ne voulait pas seulement faire revivre une technique millénaire, mais cette technique lui permettait de répondre rationnellement à un problème contemporain. Ses principes architecturaux étaient élaborés en recourant à l’analyse des architectures vernaculaires du Moyen-Orient et de l’habitat traditionnel tel qu’il l’observait dans la cité arabe. Du vernaculaire on passe au nouveau vernaculaire !
87Architecte et urbaniste français, il a publié Hassan Fathy dans la revue Urbanisme, n°300, mai-juin 1998, pp. 20-32. Ses propos sont en partie repris dans le texte.
88En 1970, Hassan Fathy s’offusquait : « Il y a plus de beauté et de dignité dans les bidonvilles que les réfugiés ont construits autour de Gaza, que dans n’importe quelle lugubre installation faite par des organismes étrangers bénévoles ».
89Le livre se révèle un appel en faveur de la construction coopérative, la seule possible pour les paysans désespérément pauvres du monde, un appel aussi à la renaissance des métiers de la construction. Hassan (Fathy) Construire avec le peuple, la Bibliothèque arabe, Editions Jérôme Martineau, éditeur Pierre Bernard, collection Hommes et sociétés, presses de l’Imprimerie de France, nov. 1970.
90En hauteur, il y a moins de moustiques !
91Extrait de la présentation de l’orateur par le chanoine André Lanotte, membre de la Classe des Beaux-Arts (aujourd’hui Classe des Arts) de l’Académie royale de Belgique, à l’occasion de la conférence de l’auteur qui fut appelé à faire l’éloge de Hassan Fathy à l’ARB le 11 janvier 2007. Bulletin de la Classe des Arts, Académie royale de Belgique, 1-6, 2007, pp. 7-8.
92« La ville de Yezd en Iran, entourée par le désert, se trouve à proximité de montagnes dépassant 4000 m d’altitude. Vu le climat particulièrement extrême, les habitants ont toujours dû composer avec les éléments pour façonner leur milieu. L’exemple le plus original de cette adaptation se trouve dans les tours des vents. Les badgir, mot persan signifiant attrape-vents, captent les vents au-dessus des toits pour rafraîchir maisons et réservoirs d’eau. Le développement des climatiseurs a contribué à ce que ce procédé traditionnel tombe en désuétude au cours du XXe siècle. Toutefois les pollutions induites par l’emploi d’énergies fossiles amènent à regarder les tours des vents avec une attention renouvelée. » Richard (Hervé) et Tolouie (Shiva), Les Tours des vents à Yezd, dans Architecture autrement, Habiter le monde, AAM éditions, Bruxelles, 2006, pp. 29-31.
93Fathy (Hassan) cité par l’auteur dans Hassan Fathy (1900-1989), Eloge, in le Bulletin de la Classe des Arts, 1-6, 2007, p. 22.
94Dethier (Jean), Hommage à Hassan Fathy, dans Architectures de terre, Centre Georges Pompidou, Paris, 1986, p. 185.
95Jacques-Meunié (D.)dans Architectures et Habitats du Dadès, Maroc présaharien, ouvrage publié avec le concours du Centre national de la recherche scientifique, Librairie C. Klincksiek, Paris, 1962, p. 102.
96« …La publicité touristique du Maroc déployée en Europe privilégie souvent l’image supposée idyllique des oasis et des casbahs en terre ; mais nous ignorons quasi tout des réalités sociales et culturelles de ces villages des vallées présahariennes. Ils sont pourtant témoins d’un génie créatif exceptionnel qui s’exprime notamment dans des ensembles architecturaux désormais classés par l’Unesco au Patrimoine mondial de l’Humanité… » Dethier (Jean) préfaçant le livre Amazigh de Bart Deseyn (Habitats et habitants berbères au sud du Maroc, Fonds Mercator, 2006, p. 6). L’Unesco a classé une centaine de sites architecturaux, villageois ou urbains, édifiés en terre crue dans le monde entier.
97« Vous devez visiter les casbahs dans le Sud et dans les montagnes, apprécier la diversité des couleurs de votre pays, ses montagnes, et essayer de vous en inspirer pour innover. » Extrait de l’allocation de S.M. Hassan II, adressée aux représentants du corps des architectes à Marrakech, le 14 janvier 1986. « Lors d’un voyage en 1952, l’architecte norvégien Sverre Fehn, prix Priktzer 1997, découvrit les villages marocains et fut frappé par leur “fonctionnalisme”. Par la suite, il fut qualifié d’architecte “moderniste”, une simple appellation qu’il récusa. Beaucoup dès lors, parlent de Sverre Fehn comme d’un moderniste poétique ». Duplat (Guy), La Libre Belgique, 22/12/10.
98La brique de montagne se rencontre au-delà de l’Atlas dans les régions proches du Sahara. A l’encontre d’une certaine logique, la terre battue a grimpé à des altitudes où il semblerait que la pierre soit mieux faite pour résister aux abondantes chutes de pluie et aux longues périodes d’enneigement. L’architecture de terre a eu comme premiers lieux de prédilection, les oasis en bordure des déserts. De là, la technique du pisé fut transportée par les maçons sahariens vers le nord, dans des lieux stratégiques comme les hauts versants de l’Atlas.
99Qsours et qasbas du Maroc, Le Prix Aga Khan d’architecture, cérémonie de remise du prix 1986, Maroc, pp. 3, 20-21.
100La casbah, de l’arabe qasaba signifiant forteresse, en est la forme agrandie aux dimensions des châteaux forts médiévaux. Ceux-ci abritaient derrière leurs remparts, la demeure du seigneur, ses dépendances et une collectivité de servants et de protégés. C’est surtout le 19e siècle qui a vu s’instituer un système féodal et s’ériger un réseau de casbahs de commandement, au moyen desquelles les chefs de famille (les caïds) ont exercé et maintenu leur pouvoir.
101Patrimoine architectural des zones atlasiques et subatlasiques, Division de l’inventaire du patrimoine culturel, Ministère des affaires culturelles, Maroc, 1987, p. 9.
102Terrasse (Henri), dans Architectures et habitats du Dadès, Paris, 1962, préface, p. 9.
103A l’aide du Programme alimentaire mondial, ce projet (1968-1974) était fondé sur une collaboration volontaire des villageois, à l’amélioration de leur cadre de vie. Parmi les opérations entreprises, citons la réfection des murs et des enduits, l’amenée d’eaux collectives, la construction de latrines, de caniveaux pour l’évacuation des eaux de ruissellement et la construction d’étables collectives extra-muros. Architectes : Gérard Bauer, Jean Dethier, Bernard Hamburger et Jean Hensens.
104Les casbahs : patrimoine à conserver, mais monuments à habiter, dans Les Nouvelles du patrimoine, n°69, Bruxelles, sept. 1996, pp. 33-34.
105« La restructuration et la réhabilitation des ksour fait partie de la sauvegarde du patrimoine socioculturel et historique du pays tout entier. La dégradation du patrimoine architectural reflète non seulement les changements socioculturels profonds du Sud marocain, mais aussi le dépérissement des valeurs traditionnelles et la perte de l’identité culturelle. Dans le cadre des aspects socio-économiques, la promotion des activités génératrices de revenus et la valorisation des produits du terroir, tels que les gombos, le henné, les dattes, le cumin, les pommes et les pommes de terre des zones montagneuses, contribueront au développement durable. » Abouchrif (Hrou), dans Arts et culture, colloque sur la réhabilitation des ksour du Tafilalet, 10 nov. 2007.
106Cérémonie de remise du Prix Aga Kan d’architecture 1989, citadelle de Saladin.
107Ce qui détruit lentement une casbah, c’est entre autres la vermine répandue par les animaux qui occupent le rez-de-chaussée. On estime la durée de vie d’une casbah à deux ou trois générations ; après on construit autre part.
108Dans un premier temps, on assista à quelques dégradations, mais tout rentra dans l’ordre. Il faut bien dire que le mulet ou l’âne a aussi droit à un sol qui lui sied ! Autre observation : de bonnes dalles, péniblement chargées sur la charrette tirée par un âne, se fissurèrent lors du balancement de celle-ci.
109« Pour faire face à la détérioration continue du patrimoine bâti prémoderne en milieu rural, des politiques de revalorisation ont pu être définies par le passé. L’une – affaire des monuments historiques – toute orientée sur la conservation matérielle d’édifices-témoins d’époques révolues. L’autre – affaire d’identité collective – orientée sur la transmission du savoir collectif dans la construction vivante actuelle. Ces deux orientations – passéiste et évolutioniste – ont pu se trouver d’ailleurs localement associées, sans incompatibilité. » Hensens (Jean) , dans Qsours et qasbas du Maroc, Le prix Aga Khan d’architecture, Maroc, 1986, p. 32.
110L’Unesco, après de grandioses réalisations comme le sauvetage des temples égyptiens d’Abou Simbel et la restauration du site de Borobudur en Indonésie, s’est lancée en 1988 dans un nouveau projet d’échelle internationale « Etude intégrale des Routes de la Soie ». Un millier de spécialistes mondiaux participèrent à l’étude des échanges de toute nature – essentiellement culturels – qui ont irrigué des siècles durant, le continent euroasiatique.
111Traversée de l’Asie centrale en autochenilles, organisée par André Citroën en 1931 et 1932.
112Maillard (Monique), Essai sur la vie matérielle dans l’oasis de Tourfan pendant le haut Moyen Âge, Arts asiatiques, cahiers publiés par l’Ecole française d’Extrême-Orient avec le concours du CNRS, Paris, 1973.
113Tourfan portait le surnom de « brillante perle de la Route de la Soie ».
114Il ressort que l’usage de la terre crue comme matériau de construction remonte à la civilisation des Han, dans la région de lœss sur le cours moyen du fleuve Jaune. Aujourd’hui, les constructions en terre sont présentes dans au moins quatorze provinces ou régions autonomes sur vingt-sept, tant au nord qu’au sud, parmi les dix-huit régions climatiques de la Chine découpée en six grands domaines thermiques et quatre zones pluviométriques. Les matériaux pouvant entrer dans la composition de la terre sont : résidus de cendre, chaux, terre alcaline, eau savonneuse, eau salée, soude, sable, brique pilée, paille de blé ou d’orge, chanvre, tiges de sorgho ou de roseau. Dimensions des briques prélevées à Bézéklik : 21x43x11 cm et 24x45x14 cm. A Kotcho : 22x40x12 cm.
115Aux alentours des années 1980, les sites antiques de l’oasis de Tourfan ont fait l’objet de mesures d’entretien, de consolidation, de reconstruction, du moins pour les ensembles les mieux conservés. Ces interventions se font dans le respect des matériaux et formes d’origine. Toutes les reconstructions sont réalisées, en utilisant des briques de terre de même format et de même nature que les éléments d’origine. Il est arrivé que dans certains cas complexes comme la reconstitution de coupoles, l’intervention fut arrêtée dans l’attente d’une meilleure appréhension de la forme initiale ou d’une meilleure connaissance de la technique de construction. Ces travaux remarquables se réalisent en douceur, sans urgence et avec relativement peu de moyens, dans une région écartée des circuits touristiques classiques.
116Les sculptures étaient faites d’argile modelée sur une armature de roseaux ou de branchages. Sur cette masse fruste, était appliqué un enduit blanc plus fin à base de colle et de matériaux argileux sur lequel étaient moulés les visages, les coiffures, les parures et des parties de vêtement. Les statues étaient ensuite peintes.
117Les célèbres tombes d’Astana font partie de l’ancien cimetière de la ville de Gaochang.
118Témoin de l’Islam récent : la mosquée d’Emin, située à 2 km de la ville, construite de 1777 à 1778 par Emin Khoja, un souverain de Tourfan, et son minaret circulaire de 44 m de haut.
119Maillard (Monique), citée par l’auteur dans son rapport de mission Architecture de terre, Monuments et Sites de l’oasis de Tourfan, Louvain, mai 1981, p. 23.
120ibid.
121Stevens (André), Architecture de terre, Monuments et Sites de l’oasis de Tourfan dans Monumentum, The Journal of Architectural Conservation, Vol. 26, n°1, mars 1983, p. 55.
122La plupart des peintures bouddhistes, surtout les têtes de personnages, furent découpées sous toutes les formes (le guide aime exhiber leur absence aux rares visiteurs), puis transportées avec d’infinies précautions pour aboutir dans les réserves des musées de Berlin. Les bombardements par l’aviation alliée à la fin de la Seconde Guerre mondiale, eurent tôt fait de les réduire en poussières ! La région de Tourfan fut l’objet de prélèvements très importants d’œuvres d’art tout au début du XXème siècle, de la part des Allemands surtout avec von le Coq en 1902 et 1903 ainsi que Grûnwedel, mais aussi des Britanniques avec Sir Aurel Stein en 1915, qui découvrit le site d’Astana. Récemment, une équipe de chercheurs japonais s’attela à la reconstitution des panneaux peints de Bézéklik, dont les éléments étaient disséminés à Séoul, New Delhi et Berlin, puis les remonta dans l’un des corridors du site.
123Du haut de la route serpentant entre une colline de lœss rose et la vallée en gorge, l’auteur prit une série de photographies, se doutant qu’il y avait peut-être des choses à voir ! De retour dans son laboratoire de photographie, il découvrit les vestiges de ce monastère qui se révélèrent, puis se fixèrent sur le papier argentique.
124Stevens (A.). Rapport de mission Architecture de terre, Monuments et sites de l’oasis de Tourfan, Louvain, mai 1981, p. 67.
125En 2008, la région connaît de graves troubles communautaires. En juillet 2009, de violentes manifestations touchent la province et provoquent la mort d’au moins 140 personnes. Les tensions ethniques dans le Xinjiang ont une longue histoire ; elles remontent à la dynastie Qing qui annexa le territoire dans les années 1700.
126Dunzhen (Liu), La Maison chinoise, collection Architectures, Bibliothèque Berger-Levrault, 1980, p. 15.
127Le terme khang désigne à la fois un système de chauffage (diffuser la chaleur de la fumée par un conduit qui serpente sous le sol) et la plate-forme chauffée par ce procédé, servant de lit dans le nord de la Chine. Cette plate-forme réalisée en terre battue, briques ou dalles cuites de 60x60x10 cm, élevée à une soixantaine de centimètres au-dessus du niveau du sol dans une petite pièce (voûtée à Ouroumtsi et Tourfan), constitue une excellente masse thermique récupératrice de chaleur.
128Ce type de mur se rencontre dans presque toute la Chine. Il est élevé par assises de lœss battu entre des rondins maintenus par d’autres rondins plantés dans le sol. Il semble être le procédé le plus économique de construction d’un mur non porteur – exception faite pour la région de Xi’an – destiné à clôturer rapidement une aire d’habitation. Suivant les régions, le sommet est protégé par des branchages ou recouverts de tuiles.
129La construction traverse les frontières. Se référer aux voûtes à tranches des maisons nubiennes en Egypte et celle grandiose de l’arc de Ctésiphon en Irak.
130Hauteur du sommet de la partie voûtée : 1,7 m. Largeur du séchoir : environ 5 m.
131Brique crue : 17x33x8 cm. Epaisseur du mur : 65 cm.
132Les murs extérieurs de la chambre voûtée de 3,20x4,45x3 m ont 65 cm d’épaisseur, tandis que les murs intérieurs porteurs de voûte en berceau ont 72 cm. Le couloir voûté a une largeur de 2,3 m.
133Rural Housing Construction, Study Group of State Capital Construction Commission, Pékin, 1975, pp. 25-29.
134Les vestiges d’un mur d’enceinte en pisé, construit il y a quelque trois cents ans, subsistent sur une hauteur de 4 à 5 m dans ce qui est aujourd’hui la banlieue ouvrière, composée de petites maisons en pisé ou en briques crues. L’un des faubourgs, élevé sur la colline environnante vers 1940, est habité par 700 familles (6300 personnes) qui vivent dans les bonnes conditions d’un habitat rural aéré. Les maisons de plan rectangulaire donnent sur une cour dallée et fermée en communication avec la rue. Le mobilier, les lits, les fauteuils, les armoires sont réalisés sur place par les artisans du village. La terre crue est utilisée pour les murs et les toitures, tandis que les sols intérieurs sont souvent en briques cuites. Les constructions à étage sont rares. L’une d’elles se présente comme un ensemble allongé où vivent diverses familles tant à l’étage qu’au rez-de-chaussée. Un escalier extérieur et une passerelle en bois adossée à la façade donnent accès aux logements du niveau supérieur.
135L’utilisation du lapis-lazuli, une couleur rappelant le ciel, le paradis mais aussi la tolérance, serait une tradition remontant à plus de 1500 ans.
136Le fréquent entretien des toitures faisait que l’on jetait les déchets de terre directement dans la rue, ce qui contribua à relever lentement le niveau des rues qui se trouve parfois au-dessus de celui des cours d’habitation. Dans certaines rues, des habitants fabriquent sur le trottoir des briques crues améliorées de sciure de bois, aussitôt mises en vente.
137Le système de chauffage est composé d’une sorte de cheminée métallique d’un diamètre d’environ 1 m, et plus ou moins encastrée à l’intersection de trois murs intérieurs, ce qui permet de chauffer trois pièces suivant les nécessités. Le cylindre diffuseur de chaleur est constitué d’une enveloppe en acier dans laquelle circule de l’air chaud entre des briques réfractaires.
138Chaque parcelle se présente comme un carré de 25 à 30 m de côté. En 1981, le prix était d’environ 880 yuans, soit 2160 FF de l’époque.
139Dunzhen (Liu), La Maison chinoise, Berger-Levrault, Paris, 1980, p. 193.
140A la suite du séjour de l’auteur en Chine, le président de la Société d’architecture du Xinjiang, M. Liu Hetian, fit part de ses projets. Conscient de l’importance de l’architecture de terre à travers le monde et surtout en Chine, des qualités de ce matériau bon marché à l’heure des économies d’énergie, il annonce la formation d’un groupe de travail, chargé de recherches sur l’habitat en briques crues, domaine jusqu’alors complètement négligé. Des projets seront réalisés avec l’aide d’autres sections de l’Association d’architecture de Chine. Des contacts seront pris avec des organisations internationales concernées. L’objectif est de résoudre le problème du logement, en partie grâce à l’amélioration des techniques et matériaux traditionnels.
141Jinming (Zhao), Staff Reporter, Architects study earth homes, dans China Daily, Monday, november 4, 1985.
142La mission de reconnaissance était composée de Shunsuke Fukushima, architecte et professeur à l’Université de Ryukyu à Okinawa, Alain Hays (France) et Silvia Matuk (Pérou), architectes et co-fondateurs du CRAterre (Grenoble).
143Allouf (Sandrine) et Meskens (Luc), Les Hakka : des gens qui cherchent un toit pour la nuit, dans Encres de Chine, n°1, Bruxelles, avril 1986, pp. 15-18.
144Climat dans le sud de la Chine : fortes précipitations (entre 1600 et 1700 mm par an), chaud et humide en été, chaud et sec en hiver, 12 mois de culture.
145La Maison chinoise… p. 193.
146Paquet (Philippe), Un autre droit à la terre pour le tiers monde, dans La Libre Belgique, Brux., 1/04/86.
147« A la lumière des matériaux actuels, il y a quatre types d’habitation Hakka : le bâtiment en terre rectangulaire à étages, l’habitation à corps parallèles “verticaux” à étages, le bâtiment à trois pièces en double profondeur et le bâtiment en terre de forme circulaire. » Dunzhen (Liu), La Maison Chinoise, p. 153.
148Résistance à la compression du pisé : 15 à 20 kg/cm. Composant principal : argile jaune et rouge. Proportion argile/sable : 5-6/1 pour le pisé ou la terre damée ; argile/sable/chaux : 5-6/1 pour l’enduit de surface. Format traditionnel des briques crues : 25x40x60 cm.
149Yongding, chef-lieu du district du même nom, province du Fujian.
150Meixian, chef-lieu du district de Mei, province du Guangdong.
151En 1985, le Fujian possédait encore quelques districts interdits aux touristes étrangers dont celui de Yongding ; aussi on ne s’y déplaçait qu’avec une autorisation spéciale. C’était la première fois qu’une telle autorisation était délivrée à un groupe d’étrangers, conduit par un haut responsable de CITS (China International Travel Service) venu expressément de Pékin et épaulé par des délégués régionaux. Pour être tout à fait complet, mentionnons que cette autorisation de séjourner vingt-quatre heures dans le district de Yongding ne fut délivrée qu’après deux jours de démarches obstinées à Canton. Elle tomba le soir de la veille du jour du départ.
152La Maison chinoise, p. 106.
153ibid, p. 166.
154ibid, p. 169.
155Extrait de la fiche signalétique du site des Tulou, parue à l’occasion de son inscription en 2008 sur la Liste du Patrimoine mondial.
156L’épaisseur du mur extérieur en pisé est de 1,50 m à la base et de 95 cm au sommet. Les murs rayonnants sont élevés en briques crues sur une longueur de 6 m. Vient ensuite la galerie d’une largeur de 1,10 m et l’auvent de protection ou le porte-à-faux qui mesure 1,10 m également. L’épaisseur totale de l’anneau est d’environ 8,20 m. Dans ce cas, le diamètre de la cour intérieure est de l’ordre de 40 m.
157Paragraphe repris par Philippe Paquet dans son article Les sentinelles de la vieille Chine, in La Libre Belgique, 6/10/1995.
158Parmi les critères reconnaissant la valeur universelle exceptionnelle du site des Tulou, citons : la protection juridique des zones proposées pour inscription et de leurs zones tampons est appropriée ; le système de gestion globale du bien est approprié, impliquant à la fois les organismes administratifs gouvernementaux et les communautés locales. Recommandation : des plans pour la durabilité du paysage respectant les traditions d’exploitation agricole et de sylviculture locales devraient être mieux développés.
159L’auteur appliqua la même technique lors de sa première mission pour l’Unesco au Bénin en 1977, où il fut chargé d’un plan de sauvegarde des palais royaux d’Abomey.
160La visite de quelques chantiers de construction nous éclaira sur les techniques utilisées. Briques, pierres ou tuiles cassées, de même que du gravier, sont parfois mélangés à l’argile pour en augmenter la résistance. Une technique traditionnelle de renforcement des murs repose sur l’utilisation de tiges de bambou, de branches d’arbre ou de morceaux de bois, placés à différents niveaux et en lits horizontaux. Dans le cas de petites habitations, l’épaisseur du mur en pisé est de 25 à 30 cm, ce qui est tout à fait exceptionnel. Pour les constructions élevées, le pisé se révèle beaucoup plus approprié que les briques crues, qui alors ne jouent qu’un rôle de cloisonnement entre pièces.
161Qihao (G.), Local Materials for Block Making in China, dans Building Research and Practise, Peiking, Jan./Feb. 1981, pp. 44-48.
162Dunzhen (Liu), La Maison chinoise…, p. 193.
163Les autres membres de la mission étaient : Hadi Saliba, architecte et consultant du Centre du Patrimoine mondial, Hadi Eckert, socio-économiste, planificateur et consultant de l’Unesco, Abdulhakim Kassim al-Sayaghi, architecte et directeur de projet.
164Où vont les aigles, dans Yémen, architecture millénaire, Institut du monde arabe, Paris, 1992, p. 12.
165« De la couverture forestière, les étendues quasi désertiques de nos jours ne gardent que le souvenir. Mais, dans l’Antiquité, l’acacia et le jujubier permettaient d’assembler des ossatures de poutres, comblées à l’intérieur de briques crues et à l’extérieur d’un enduit de terre ou couvertes de dalles piquetées. Pendant plus d’un millénaire – du VIème s. av. J.-C. au Vème s. apr. J.-C. – charpentiers, tailleurs de pierre et maçons édifient ces riches maisons qui assurent, autant que leurs sanctuaires, le prestige des villes. L’usage sans doute abusif du bois a réduit la couverture forestière ; aux bâtisseurs islamiques, il reste la brique et la pierre. » Breton (J.-Fr.) Des maisons -tours de 2000 ans, dans Yémen, architecture millénaire… p. 18.
166En mai 2001, les services de l’ambassade de France – alors fortifiée – avertirent les membres de la mission des très grandes difficultés qu’il y avait à se déplacer dans la région de l’Hadramaout. Quelques mois après, un diplomate allemand, troisième secrétaire et attaché commercial à l’ambassade, a été enlevé par des hommes armés.
167Dans le monde musulman, le commerce est considéré comme une activité noble et la tradition des voyages reste une constante à travers les âges. Dans le domaine de la navigation, les XIème et XIIème siècles apporteront trois innovations majeures : la boussole, la voile triangulaire et un gouvernail révolutionnaire d’origine scandinave.
168Aux Emirats Arabes Unis, le site culturel d’Hili présente l’un des plus anciens exemples d’aflaj, datant de l’âge du bronze.
169Les caravanes pouvant atteindre 7000 chameaux, se déplaçaient à une vitesse moyenne de 24 km en 48 H. Ce qui fait une moyenne de 0,5 km à l’heure. Du temps des diligences, le parcours Paris-Marseille s’effectuait en quinze jours !
170 Extraits de presse : Burnet (A.), L’Unesco lance les savants sur les traces de Marco Polo, à la recherche des fascinantes Routes de la soie dans Le Soir, 25/05/1988 ; Tyler (Christian), On the trail of Marco Polo dans Financial Times, July 9, 1988 ; Péroncel-Hugoz (J.-P.), L’Unesco sur les Routes de la soie dans Le Monde, 18/11/1989.
171Président du Comité consultatif du projet Etude intégrale des Routes de la Soie, conférence internationale, la Maison de l’Unesco, Paris, mai 1988.
172Dès les années 1970, les plus hautes autorités du pays entreprirent leur restauration, transformant entre autres le fort Jalali en musée de l’artillerie. Les techniques utilisées – enduit riche en ciment – restent toujours débattues dans les milieux spécialisés ! « En Oman, la trompeuse facilité du parpaing avait tué en une génération l’art du pisé. Dieu merci, il s’est maintenu au Maroc et, comme de sultan à sultan un service ne se refuse pas, des artisans experts en constructions d’argile ont été dépêchés du royaume chérifien pour jouer un rôle de premier plan dans la réintroduction d’une spécialité perdue, elle, au sultanat ibadite. » Péroncel-Hugoz (J.-P.), Châteaux en Oman, dans Le Monde, 16/01/2003.
173Inscrit sur la Liste du Patrimoine mondial en juin 2011.
174L’oasis de Bahla doit sa prospérité aux tribus Banu Nabhan qui s’imposèrent aux autres communautés entre le XIIème siècle et la fin du XVème. Leur puissance est attestée par les ruines de l’immense fort aux murailles et aux tours de brique crue et au soubassement de pierre, exemple remarquable de ce type de fortification.
175Les montagnes occupent une partie importante de l’Oman du nord ; elles se divisent en trois massifs distincts : le Moussandam, l’Hajjar occidental et l’Hajjar oriental. Cette chaîne constituée d’une masse centrale calcaire très érodée dont le djebel Akhdar, s’est formée au Crétacé supérieur. Elle domine de plus de 3000 m les plaines côtières. De jeunes formations volcaniques – ophiolites, principalement diorite et serpentine – au relief déchiqueté, ont jailli de part et d’autre du massif ancien, perçant les plaines adjacentes, constituées de sédiments marins. Ce qui rend noirâtres de surprenants paysages omanais.
176L’oasis jouit de l’influence de la brise de mer sans subir la forte humidité de la côte. La réponse architecturale à ce type de climat continental consista dans la maison-tour aux murs épais de briques ou de pierre. Aujourd’hui, des hôtels de grand luxe comme l’ex-Méridien de Damas, procurent le même effet, à tel point qu’il est parfois difficile de sortir de ces nouvelles oasis.
177L’habitat traditionnel court le même danger que partout ailleurs : celui d’être abandonné au profit d’une architecture standardisée soit de type occidental, soit influencée par les exemples voisins des Cités-Etats du Golfe. Des catalogues d’architecture contemporaine sont vendus en librairie, par exemple : Oriental Houses, New Architectural Design par l’architecte Raouf M.A. Al-Ansari, Amman, 1990.
178Lieu de réunion des hommes d’une section de tribu.
179Le mortier de terre est constitué d’un liant de chaux en faible proportion, un granulat composé d’une forte proportion de terre, de sable de verre volcanique et de quartz, parfois de cendres, de charbons de bois ou de balles de céréale.
180« Assis sur des tapis chamarés, des coussins dodus ou les simples planches d’étranges baraques en bois, les visiteurs du pavillon de Bahreïn – Biennale d’architecture de Venise, août 2010 – découvrent sur des vidéo les témoignages des pêcheurs auxquels on doit la construction de ces petits abris côtiers. Démontés et remontés dans l’une des salles de l’Arsenal, ceux-ci constituent la proposition de ce petit Etat du golfe Persique. Un choix très éloigné de l’image qu’on se fait habituellement de ces pays lancés dans une course au gigantisme architectural. Le jury de la Biennale a décerné son Lion d’Or au royaume de Bahreïn, évoquant “l’autoanalyse lucide et forte des relations d’une nation avec le changement rapide de son paysage côtierˮ. Et soulignant qu’il s’agit là d’une réponse exceptionnellement humble et néanmoins irréfutable au thème People meet in architecture, proposé par la directrice de l’exposition Kazuyo Sejima. Le thème choisi est une idée qui rejoint l’adage séculaire des architectes orientaux, qui répètent que l’on n’habite pas des murs, mais bien l’espace entre les murs. L’architecture se fait alors transparente, évanescente, elle disparaît quand elle apparaît. » Wynants (J.-M), dans Le Soir, 31/08/2010.
181Climat de la Batinah : hiver frais et venté (10°-23°C), été très chaud et humide (40°-50°C). Les températures plus clémentes des régions d’altitude (0°-15°C en hiver ; 28°-35°C en été) autorisent des cultures de type méditerranéen : blé, vigne, noyers, abricotiers, pêchers et rosiers. Les précipitations y sont plus abondantes que dans le reste du pays, déterminant un paysage plus vert composé d’acacias, de genévriers et de tamaris.
182Le développement de Mascate vers le nord contribua à l’abaissement de la nappe phréatique. Dès lors, le pays fut contraint de construire des usines de dessalement de l’eau de mer, une technologie qui demande une grande consommation d’énergie : gaz ou pétrole.
183Dès les IXème et Xème siècles, des membres de la tribu al-Harthi se sont établis en Afrique de l’est et ont prospéré dans le commerce des esclaves, de l’ivoire et des épices, tout en maintenant des liens étroits avec les familles restées en Oman, jusqu’à la chute de Zanzibar en 1963.
184Stevens (A.), Oman, Citadelles entre sable et mer, Editions Terra Incognita, Louvain, 1990, p. 21.
185ibid.
186Dès le début des années 1970, la route du bord de mer fut aménagée en « corniche » fonctionnelle, voie de passage obligée entre l’aéroport et le palais du Sultan. S’y ajoute une « promenade » qui permet aux habitants du centre historique de goûter aux heures agréables de la fin du jour. Chaque année, lors de la fête nationale, les habitations longeant cette voie, sont repeintes en blanc immaculé, un entretien régulier à charge des propriétaires.
187« Le sultan Qabous Ier, qui, dès 1973, lança la remise en état des cinq cents ksars de son pays, des citadelles type Carcassonne aux modestes vigies villageoises, a un faible pour les monuments un peu excentrés, tels Bahla, Nakhl et Hazm. Ces trois formidables fortifications figurent recto verso, à côté de Sa Majesté en turban cachemire et barbe taillée au carré, sur les billets courants d’un demi-rial. » Péroncel-Hugoz (J.-P.), Châteaux en Oman, dans Le Monde, 16/01/2003.
188Outre les systèmes d’irrigation aflaj, la Liste comprend également la Terre de l’encens. Les arbres à encens de l’oued Dawkah, les vestiges de l’oasis caravanière de Shisr-Wubar et les ports associés de Khor Rori et d’al-Baleed illustrent de manière frappante le commerce de l’encens qui prospéra dans cette région durant de nombreux siècles et fut l’une des plus importantes activités commerciales du monde antique et médiéval.
189« On peut déplorer que, à l’heure actuelle, les solutions architecturales éprouvées par des siècles – orientation, ventilation, maîtrise des matériaux – soient devenues totalement étrangères aux conceptions de la construction contemporaine, correspondant aux principes de vie, n’est plus respectée dans les types de plans adoptés pour les nouvelles constructions. Il est à redouter que ce changement brutal du cadre de vie ne suscite à long terme des perturbations dans l’organisation sociale », concluaient Muriel Taylor-Soubeyran et Claire Vignes-Dumas, auteurs d’une Etude sur l’architecture vernaculaire en Oman, publiée par l’Unesco en 1985, p. 101.
190La brique peut connaître un nouveau sort ! Dès la découverte de Harappa, les briques du site furent utilisées comme ballast aux traverses de voies de chemin de fer.
191Le système fluvial de l’Indus, un fleuve capricieux de tout temps, est l’un des plus puissants du monde, avec un débit annuel deux fois supérieur à celui du Nil et trois fois supérieur à ceux combinés du Tigre et de l’Euphrate. En août 2010, des inondations catastrophiques ravagèrent le nord du Pakistan, provoquant quelque 20 millions de sinistrés.
192L’écriture de l’Indus comprend environ 200 signes de base, relevés sur quelque 2500 inscriptions différentes. Les tentatives de déchiffrement de cette écriture, notamment celle à l’aide d’ordinateurs par des chercheurs finlandais, n’ont pas abouti jusqu’à présent à des résultats convaincants.
193« Des archéologues saoudiens ont trouvé près d’Abha, dans le sud-ouest, les traces d’une civilisation ancienne. Cette découverte révèle que les chevaux ont été domestiqué dans la péninsule pour la première fois il y a plus de 9000 ans » Département des musées et antiquités de l’Arabie Saoudite, Agence nationale de presse, 26/08/2011.
194Civilisations anciennes du Pakistan, Musées royaux d’art et d’histoire, Brux., 1989, p. 120.
195Seuls quelque 10% du site ont été jusqu’à présent fouillés. Les archéologues restent impatients de poursuivre leurs travaux. Des forages ont montré que se rencontraient encore des débris de brique et de poterie à une profondeur dépassant 11 m sous la plaine.
196« Les changements climatiques pourraient en partie expliquer les inondations qui ont dévasté le Pakistan, mais les experts y voient aussi le résultat de l’aménagement et de l’exploitation des terres. L’abatage illégal des forêts est, selon les experts, une des principales causes de ces inondations. Dans certains secteurs de la région de Malakand, plus de 70% des forêts ont été détruites par une mafia du bois. Dans la région de Swat, bastion des insurgés islamistes, les Talibans sont les premiers responsables de la déforestation. En l’absence d’arbres, les racines ne jouent plus leur rôle de stabilisation et de rétention de l’eau, ce qui accélère l’érosion et l’épuisement des sols. L’exploitation intensive des sols pour l’élevage du bétail, très nombreux dans les zones rurales, détériore également cet équilibre naturel » Agence Reuters, La Libre Belgique, 1/09/2010.
197Le fond du bassin est fait de briques posées sur chant et jointoyées au mortier de chaux. Les briques qui forment les parois sont si bien ajustées que les joints de mortier sont quasi invisibles. Entre le revêtement de briques cuites et le corps de maçonnerie, une couche de bitume de 2 à 3 cm d’épaisseur assure l’étanchéité.
198En janvier 1964, le groupe d’experts de l’Unesco, qui visita le site pour la première fois, déclara que si rien n’est fait pour la préservation des structures, tous les vestiges découverts se seront écroulés dans les vingt à trente ans à venir. Trois ans plus tard, le gouvernement pakistanais lança son premier appel officiel auprès de l’Unesco pour l’obtention de fonds pour la sauvegarde du site. Ainsi à Paris en 1979, fut signé un contrat de préservation et de développement du site monumental, entre l’Unesco et le gouvernement du Pakistan.
199« Mohenjo-Daro s’étend dans la plaine alluviale de l’Indus, constituée de couches de sédiments charriés depuis l’Himalaya. Ces limons sont chargés en salpêtre (nitrate de sodium) présent sous forme dissoute dans le sous-sol imprégné d’humidité par la nappe phréatique. Le concentration des sels est anormalement élevée autour des ruines, comme dans la plaine du Sind. Cette situation peut être attribuée aux méthodes d’irrigations pratiquées dans la région depuis des temps immémoriaux. L’augmentation en surface de la salinité des sols est occasionnée par le climat sec et chaud qui favorise une évaporation trop rapide de l’eau, avant qu’elle ne puisse pénétrer en profondeur dans la terre. Le résultat de ce processus entraîne une cristallisation des sels contenus dans l’eau. Les dépôts blanchâtres qui recouvrent le sol, comme les murs en briques, sont appelés les efflorescences salines » Robert (Y.), Sauver Mohenjo-Daro, l’addition est salée, dans Les Nouvelles du patrimoine, déc. 1992, n° 47, pp. 24-25.
200« Les fortes inondations qui touchent le Pakistan depuis le début du mois d’août 2010 – les pires inondations depuis 1930 – menacent des sites archéologiques importants comme Mohenjo-Daro et Aamn, site classé monument national, situé à proximité de l’Indus. Aamn possède un canal et tout débordement pourrait submerger le site. Face à la catastrophe – vue sous l’angle humanitaire –, les Nations unies ont lancé un appel d’aide d’urgence de 46 millions de dollars » Lashari (Karim), chef du département provincial des Antiquités, dans Dawngroup, groupe de médias pakistanais, Sukkur, 18/01/2010.
201Il y avait là, le célèbre sinologue Vadim Elisséeff, le journaliste et producteur Pierre-André Boutang (ARTE), un haut prélat du Vatican, un envoyé spécial de Saddam Hussein et de nombreux journalistes. Ce fut l’occasion de connaître des températures extrêmes de plus de 45°C, mettant certains en piteux état, déjà frappés d’une intoxication alimentaire. Ce serait au Pakistan que l’on relève des températures dépassant les 52 degrés et même plus de 55° aux USA récemment. La Dead Valley en Californie détient le record de 57°!
202« Ce tombeau dépasse en majesté tous ceux que l’on connaît. Sa base massive de 28 m de côté, percée de deux portes opposées, est allégée par une galerie supérieure ajourée de baies, circulant autour du tambour. Au-dessus s’élève le double dôme : une belle coupole dont les faisceaux de nervures reposent sur des pendentifs à stalactites, surmontée d’une deuxième, couverte à l’origine de faïence bleue. Les nervures de cette coupole, dont la fonction était plutôt celle d’un cintre guidant la construction que d’une armature, ont une valeur décorative certaine. A la base, on a pu lire dans un cartouche épigraphique le nom de l’architecte qui construisit ce mausolée : Muhammad ibn Aziz Al-Sarakhsî … Le monument frappe l’imagination par sa hauteur de près de 40 m et son dôme légendaire » Nekrasova (E.) et Kervran (M.), Mausolée du Sultan…, dans Les Arts…, p. 540.
203Rapin (C.) et Kervran (M.), Merv, dans Les Arts…, p. 539.
204Xerxès, fils de Darius, édifia le palais des 100 colonnes. De 36 on passa à 100, la colonne symbolisant l’arbre sacré.
205Le dégagement des ruines commença en 1930. Une maquette du site est présentée au musée de Pergame à Berlin, la seule fondée du point de vue scientifique. Par les moyens du dessin et du maquettisme, deux architectes réalisèrent la reconstitution du site en 3D, ce qui demanda plusieurs années de travail. Néanmoins ces images virtuelles ne sont pas une vérité immuable.
206« En octobre 1971, eut lieu à Persépolis le 2500e anniversaire de la fondation de l’empire perse, avec la présence de Mohammad Reza Pahlavi, le chah d’Iran. A cette occasion il fit construire sur 65 hectares une série de 51 tentes luxueuses avec air conditionné, la Tent City. En 2005, les autorités islamiques songeaient à reconstruire cette ville spectaculaire faite de voiles et de charpentes métalliques, bien après que son initiateur ne fut tombé en disgrâce » Tait (Robert), dans The Guardian, 22/9/2005.
207Les foyers d’évolution primaire sont très peu nombreux : Mésopotamie, Egypte, Indus, Chine, Mexique et Pérou.
208Morales (Morales), Introducción a la conservación en la Huaca de la Luna, dans Proyecto archeologico Huacas del Sol y de la Luna, Facultad de Ciencias sociales, Univ. Nacional de la Libertad, Trujillo, 1995, pp. 191-210.
209« Chanchán reste l’un des exemples pionniers de mise en valeur touristique. Aujourd’hui, consciente des problèmes que la promotion du seul secteur du tourisme culturel a pu engendrer, l’Unesco juge plus prudent de mettre en avant la conservation intégrée, c’est-à-dire l’insertion du monument dans le contexte socioculturel existant, même si le développement du tourisme reste un facteur important. ». Riemer (Karin), dans Les Nouvelles du patrimoine, Brux., déc. 1992. cfr Hoyle (Ana Maria), Chan Chan, Patrimonio Mundial, Memoria estado de la gestión, Plan de manejo, INC/LL, Lima, Enero 1998, 76 p.
210Riemer (Karin), L’Amérique latine, les nombreuses facettes du tourisme, dans Les Nouvelles du patrimoine, déc. 1992, n° 47, pp. 20-21.
211L’auteur constata le phénomène dès le printemps 1991, lors de sa troisième mission en Equateur et surtout au Pérou et en Bolivie lors de sa dernière mission dans les Andes au printemps 1997. Glissements de terrain, ponts coupés et inondations retardèrent considérablement ses cheminements.
212Une estimation du coût de la construction a été faite en juin 2000 par Hugo Houben, ingénieur et fondateur du CRAterre à Grenoble. Elle s’élevait à une somme variant de 100.000 à 150.000 € suivant la hauteur et la longueur de l’enceinte envisagée. Ce qu’il interpréta alors comme une entreprise comparable à la construction de la grande Muraille de Chine !
213Il est évident que l’attraction majeure du Pérou reste le Machu Picchu et la ville historique de Cusco, biens inscrits sur la Liste du Patrimoine mondial. Pachacamac ne peut intéresser que les initiés et les visiteurs régionaux.
214Un nouveau type de développement a été suggéré par la conférence intergouvernementale de l’Unesco sur la politique culturelle à Stockholm en avril 1998. Le développement durable remplace le modèle précédent de croissance sans restrictions. La durabilité exige un usage soigneusement contrôlé de toutes les ressources, en vivant en pleine harmonie avec l’environnement. Vivre selon le principe de la durabilité est possible dans de nombreuses sociétés indigènes où les gens sont très conscients du rapport délicat qu’ils entretiennent avec des ressources naturelles environnantes.
215« A Pachacamac, une équipe du Centre de recherches archéologiques de l’ULB a mis au jour un tombeau exceptionnel, contenant plus de 80 défunts de différents âges, dont une grande chambre funéraire de 20 m2, totalement intacte et épargnée par les pilleurs qui sévissent partout au Pérou depuis la conquête espagnole. » La Libre Belgique, 22/05/2012.
216Grâce à la volonté du responsable du département comme à ses facilités d’introduction dans « le monde des propriétaires terriens », les portes de nombreuses casas de hacienda s’ouvrirent pour la première fois à une mission officielle, chargée d’y mener un pré-inventaire des biens immeubles. La mission représentait en outre l’intérêt d’offrir aux fonctionnaires débutants un terrain relativement commode pour les travaux pratiques. Le groupe eut accès aux propriétés privées de la campagne, où il se livra en toute quiétude aux premières tâches d’inventorisation : relevé architectural – plans, élévations, croquis, coupes –, reportage photographique, enquête historique menée in situ et description circonstanciée des lieux. Des activités multiples que se partageait une équipe de six personnes. D’autre part, à l’occasion de ces déplacements parfois lointains – il faut compter une vitesse moyenne de 15 km à l’heure, dès que l’on quitte les routes principales –, l’équipe récolta des informations succinctes sur d’autres haciendas et sur la situation socio-économique des régions traversées. Après 1984, le phénomène El Niño s’est fait sentir dans les Andes, provoquant davantage de pluies et entraînant inondations et glissements de terrain, ce qui rendit la prospection d’autant plus pénible.
217Les trois régions reconnues : Quito et environs (province de Pichincha) ; haciendas Ibarra, Las Quadras, El carmen, Ortega, La Florida, La Herreria, La Merced, Chillo-Compañia, San Agustin de Conocoto, San Francisco, Santa Rosa, San Agustin y Cotochoa, San Agustin, Miraflores, Chillo-Chicon, San Antonio, San German, La Cocha, Itulcachi, Palugo, La Delicia, Santa Rosa de Guapulo, La Tolita. De Cayambe à Ibarra (province d’Imbabura) ; haciendas Came, Pesillo, Zuleta, Cuchicaranqui, Magdalena, La Merced de Azaya, Pinsaqui, Chorlavi. Environs de Latacunga (province de Cotopaxi) ; hacienda San Agustin de Callo, La Cienaga, Tilipulo, Tilipulito. cfr l’étude complète publiée par l’Unesco en 1989 : Les casas de hacienda des Andes équatoriennes, Etablissements humains et environnement socio-culturel, n°42, 125 p. La composition des membres de l’équipe reflétait les diverses cultures de la société équatorienne (blanc, noir, métis). Il y avait en outre le guide Patricio Andrade Onotre, le médiateur José Arce Arboleda, l’artiste-peintre Fabien Lara et Maria Fernandez Espinosa, aujourd’hui ministre du patrimoine culturel de l’Equateur, cherchant le meilleur compromis entre recherche pétrolière, écotourisme, protection de la nature et des populations indigènes. Dernièrement, l’Equateur a renoncé au projet de sauvegarde du parc national Yasuni, une gigantesque réserve naturelle. Il comptait sur une compensation financière internationale pour y interdire l’exploitation pétrolière, ce qui lui fut refusé.
218Les éruptions volcaniques font partie du paysage équatorien. En mai 2010, le Tungurahua (Gorge de feu) culminant à 5000 m et situé à 135 km de Quito, se réveilla, entraînant l’évacuation de plusieurs agglomérations. A Guyaquil, les écoles et l’aéroport furent fermés en raison des pluies de cendres.
219Encomienda : territoire dont les terres et les habitants sont économiquement, politiquement et fiscalement à la charge d’un Espagnol habitant la ville voisine. Mita : institution inca reprise par les Espagnols visant le travail obligatoire pour réaliser certaines œuvres d’infrastructure. Obrajes : chantiers pour lesquels chaque communauté devait fournir régulièrement un contingent d’hommes.
220Laporte (Christian), De Riobamba à Louvain-la-Neuve, la solidarité avec les pauvres, dans La Libre Belgique, 26 mai 2010.
221En Equateur, le principal dernier tremblement de terre eut lieu le 5 mars 1987 dans les provinces d’Imbabura et de Napo. On releva 300 morts et de 2000 à 3000 disparus. Précédemment en 1797, un extraordinaire mouvement tellurique (tremblements de terre et éruptions volcaniques) dura un mois et provoqua un affaissement des Andes centrales équatoriennes.
222L’étage quechua, entre 2000 et 3000 mètres, bénéficie d’un climat tempéré aux pluies regroupées sur quelques mois de l’année. La saison des pluies va de décembre à mai, tandis que les températures oscillent suivant les endroits et les saisons, de 8 à 20 degrés. Depuis la fin des années 1980, les changements climatiques ont sérieusement modifié ces données
223Comme dans les centres historiques de Quito et de Cusco.
224Un proverbe anglais veut qu’une maison édifiée en terre crue défie les temps si « elle porte de bonnes bottes et un bon chapeau ».
225En 1984, M. Raul Diaz, professeur à l’université d’Ibarra, proposa un programme d’habitat en blocs de terre crue, lequel reçut l’aval du président de la République. Selon ses calculs, le mètre carré bâti en blocs de ciment armé revenait à 16 000 sucres, tandis que celui en blocs de terre revenait à 4500 sucres. Oct. 1984 : 1 USD = 100 sucres = 60 FB.
226Variétés d’arbre ou d’arbuste utilisées dans la construction en Amérique du Sud : l’eucalyptus, l’aulne, le laurier, le cèdre, le noyer, l’acajou, le caroubier, le molle (nom de divers arbres), le romerillo (plante sauvage originaire de Cuba), le capuli (arbre originaire du Pérou mais aussi de Virginie) qui produit des fruits très agréables. On utilise aussi l’agave, plante d’origine mexicaine très décorative, aux feuilles vastes et charnues, dont le suc donne une boisson fermentée et les feuilles des fibres textiles capables de lier la terre des adobes ou le stuc.
227Aujourd’hui reconvertie en hôtel de luxe, l’hacienda La Ciennaga vit passer le géographe Charles de la Condamine vers 1740 et le naturaliste Alexandre von Humboldt vers 1802. Ingénieur des Mines, celui-ci s’initia aux instruments de précision et dès qu’il le put, vendit quelques domaines pour se lancer dans l‘exploration. Ceci pour dire que la recherche de moyens financiers peut provenir de diverses sources, parfois personnelles. Dans la plupart des cas, un projet crédible, basé sur une expérience grandissante, parfois défendu par un homme seul, mais bien entouré, se verra accorder tout ou partie du budget souhaité, si on frappe aux bonnes portes avec de bonnes raisons.
228L’une des solutions qui sauverait certaines haciendas du délabrement et de l’abandon qu’elles connaissent depuis parfois plus de cinquante ans, serait de pouvoir revendre à un particulier la casa de hacienda pour autant qu’elle soit entourée d’un environnement naturel minimal – jardin, allée d’arbres –, et qu’elle soit accessible par un chemin privé à défaut d’une servitude de passage. Le nouveau propriétaire qui en ferait l’acquisition, ne manquerait pas d’y mener tous les travaux nécessaires à la réhabilitation des lieux, dans le souci d’une juste adaptation aux réalités d’aujourd’hui, tout en préservant le caractère authentique tant de l’habitation que de la nature attenante.
229Les haciendas du Mexique et du Chili, les fazendas du Brésil et les estancias d’Argentine sont mieux connues.
230Extraits de presse : Haran inventario de haciendas, dans Hoy, Quito, 22/09/1984 ; Burnet (A.), Un Belge à la rescousse des haciendas de l’Equateur, dans Le Soir, 9/10/1989 ; Especialistas europeos en Bienal de Arquitectura, dans El Commercio, Quito, 15/10/1984 ; Oude haciëndas, dans Tijd-Cultuur, 15/04/1998 ; Bernard (G.), Biermans (G.), Noiret (M.), L’héritage des conquitadors, dans le Quinzième, mensuel de l’université de Liège, 21/05/2002 ; Eggericx (L.), Entre la Belgique et les Andes, dans La Libre Belgique, 4/11/2002.
231Extraits de presse : A. Burnet, Un Belge à la rescousse pour sauver les palais des anciens rois du Bénin, dans Le Soir, 2/02/1979 ; The historical complex at Abomey, dans World Cultural Heritage, Information Bulletin n°12, Unesco, oct. 1978, p. 14.
232Coquery-Vidrovitch (Catherine), Le royaume d’Abomey, dans L’Histoire n°16, Paris, oct. 1979, p. 46. cfr les rapports : Stevens (A.), Les palais royaux d’Abomey, sauvegarde et mise en valeur, n° de série : FMR/CC/CH/78/107, Unesco, 1978 et n°de série : FMR/CC/CH/79/103, Unesco, 1979 ;. Faivre d’Arcier, rapport Unesco, Paris, avril 1976. cfr les publications de Grozet (J.), Gabus (J.), Lombard (J)., Waterlot (M.), Le Hérissé (A.).
233Tata : ancienne fortification d’Afrique de l’ouest. Le mot désigne tantôt la muraille de terre battue entourant un village, tantôt le village fortifié lui-même.
234En 1978, l’autel du roi Béhanzin était toujours régulièrement entretenu par le balayage quotidien de ses alentours. Ainsi pouvait-on repérer le passage éventuel d’un serpent qui aurait pu y élire domicile.
235Les murs sont en terre battue disposée en assises de 70 à 80 cm, une argile latéritique rougeâtre caractérisée par la présence d’oxydes de fer dont se compose le sol, appelée par les Européens « terre de barre ». Les parois crépies, lissées et enduites d’huile de palme, étaient revêtues d’une couche imperméable qui leur a permis de résister longtemps aux intempéries des saisons pluvieuses, malgré des toitures en mauvais état ou complètement absentes. Un lait de kaolin blanc agrémentait les murs des maisons royales, des tombeaux et des autels.
236Le fort portugais de Ouïdah, proche de Porto Novo, fut construit en 1721 par le capitaine de vaisseau Joseph de Torres, venu de Bahia au Brésil. Les Portugais l’abandonnèrent en 1961, après y avoir mis le feu. Il fut ensuite reconstruit par le gouvernement et transformé en musée de l’histoire coloniale. On peut y voir les plans des navires, conçus en fonction de l’espace minimal occupé par un homme allongé sur le sol, pour en transporter un maximum !
237Waterlot (M.), Les bas-reliefs des bâtiments royaux d’Abomey, Paris, 1926.
238Chaque bas-relief a son histoire en principe unique, mais chaque guide a la sienne ; ce qui fait que de nombreuses histoires courent sur les ruines d’Abomey, une par visiteur !
239De 1992 à 1997, la fondation Paul Getty de Los Angeles réalisa la restauration minutieuse des 50 bas-reliefs de la salle des bijoux. En janvier 2009, les palais ont été ravagés par un incendie qui a détruit une bonne partie des installations. Un feu de brousse a saccagé les toits en paille ainsi que les charpentes et endommagé les murs et les bas-reliefs.
240La publication d’un rapport détaillé fait toujours suite à la mission. C’est un document indispensable comportant un état des lieux et des recommandations pour prendre les mesures qui s’imposent, mais ce rapport n’est que l’avis d’un consultant. Les autorités en place restent entièrement libres des suites à donner. Dans le cas des palais d’Abomey, outre le rapport technique, l’auteur donna au reportage photographique une touche inhabituelle : des légendes teintées d’un style plus poétique et apprécié sur place.
241A l’arrivée de l’auteur en août 1977, la plupart des toitures des palais, mais aussi des maisons environnantes s’étaient envolées. Premier réflexe de la population : parcourir la ville et retrouver « son toit » parmi les autres, puis le replacer au plus vite sur l’habitation.
242Des photographies anciennes (ca. 1920) laissent apparaître une toiture de chaume avec forte déclivité, reposant sur les murs mais aussi sur de petits piliers en bois sculpté, situés à l’avant de la façade principale. L’eau de pluie se voyait ainsi rejetée le plus vite et le plus loin possible de la base des murs. Ces éléments ont disparu avec le temps, mais on aurait pu s’en inspirer et faire appel au savoir-faire d’artistes d’aujourd’hui, pour réaliser de nouvelles sculptures en bois, portant partiellement la couverture des constructions principales. Lors d’un colloque au Musée de Tervuren, on insista sur la participation de l’art contemporain à certains projets de préservation du patrimoine bâti en Afrique : investir dans la création comme dans la conservation. « A Cotonou, la Fondation Zinzou fête ses cinq ans d’existence. Ses diverses activités – expositions, rencontres, créations de bibliothèques, animations à travers la ville – en ont fait un lieu et le lien indispensable pour tout qui s’intéresse à la culture et aux arts. Terre de création, le Bénin possède plusieurs créateurs contemporains de haut niveau ; les Hazoumé, Zinkpe, Adeagbo, Fadaïro en témoignent. » Turine (Roger Pierre), La Libre Belgique, 7/07/2010.
243Cfr Meadows (F.), La case Musgum du Cameroun, dans Architectures autrement, AAM, 2006, pp. 23-27.
244Présentant le projet dans le catalogue du Prix, l’architecte Maurice Culot écrit entre autres : « Cette variation architecturale sur des thèmes arabes et mésopotamiens est simultanément un exceptionnel chantier de formation et une résidence agréable. »
245« Pour analyser l’architecture des agglomérations antiques de l’Orient, on a parfois recours à la documentation ethnoarchéologique. La démarche est fondée sur une idée, déjà ancienne, qui consiste à admettre une filiation entre l’architecture des agglomérations antiques et modernes. » Tunca (Ȫ.), A propos des agglomérations de l’âge du bronze dans le Proche-Orient ancien et ethnoarchéologie, dans Mari, Annales de recherches interdisciplinaires 8, ERC, Paris, 1997, p. 181.
246Tunca (Ȫ), Meunier (J.-M.), Lamisse (J.Cl), Stockeyr (E.), Architecture de terre, architecture mère, Université de Liège, 1991, pp. 17-18.
247L’espace salle-à-manger et cuisine est semi-enterré sur le flanc sud de l’enceinte. On y accède par un escalier en bois qui donne sur la cour centrale. Cette disposition est due à l’architecte iranien Hamide Reza Sabouhi qui le premier, fut appelé sur le site. En effet, l’auteur suite à un séminaire donné à l’Ecole nationale d’architecture de Grenoble, confia à l’un de ses étudiants le soin de conduire un chantier où il expérimenta la construction de voûtes elliptiques. Pour des raisons inconnues, celles-ci se sont effondrées. L’architecte, de retour en France, mourut dans un accident de voiture. C’est alors que l’auteur reprit en mains le projet Beydar.
248En juin 2009, les habitants de la bande palestinienne de Gaza se remirent à la fabrication de briques crues, ne pouvant plus faire face au prix exorbitant du ciment.
249Pour l'anecdote, c'est l'architecte de chantier, habitué à construire des immeubles à appartements à Lattaquié, qui se chargea personnellement de déposer les briques de la coupole en construction, redécouvrant les techniques traditionnelles de sa ville de Raqqa.
250Coût de la construction : 75.000 USD échelonnés sur huit ans. Superficie totale au sol : 2400 m2. Superficie des parties couvertes : 1200 m2.
251Vaute (P.), Voyage aux sources de l’écriture, dans La Libre Culture, n° 127, 19 déc. 1997 ; Grodent (M.), Pas de panique à Tell Beydar, dans Le Soir, 24 déc. 1997 ; Rogeau (O.), La maison du bout du monde, dans Le Vif/L’Express, 2 janv. 1998 ; Bossier (W.), Le trésor de l’empire de Nagar, film documentaire sur les origines de l’écriture tourné en partie à Beydar, RTBF, 6 janv. 1998 ; Eggericx (L.), Syrie, mémoire des civilisations, dans Les Nouvelles du patrimoine, n° 84, oct. 1999, pp. 42-43 ;. Béchet (G.), Le citoyen de Nabada, dans « Victor », Le Soir, 25 mai 2001 ; Eggericx (L.), La maison-village de Tell Beydar, dans La Libre Belgique, 6 mai 2002 ; Culot (M.), La casa-aldea de Tell Beydar, Hassake, Siria, dans Prix européen d’architecture Philippe Rotthier 2002, Fondation pour l’architecture, Bruxelles, oct. 2001, pp. 4, 14, 32 et 33 ; Béchet (G.), Une architecture pour l’avenir de la terre, dans Le Soir, 10 avril 2003. Les missions d’une vie en trois chiffres : 600 000 km par avion, 60 missions dans 30 pays hors-Europe.